Dernière mise à jour à 11h28 le 19/07
Les consommateurs chinois ont déclaré qu'ils éviteront de servir ou de manger des fruits de mer japonais pour des raisons de sécurité alimentaire lorsque le Japon aura commencé à rejeter ses eaux radioactives dans l'océan Pacifique.
En raison des inquiétudes concernant la sécurité alimentaire et la santé publique, le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong a annoncé le 12 juillet qu'il interdirait les importations de fruits de mer en provenance de 10 préfectures japonaises une fois que le Japon aura commencé à rejeter dans l'océan des eaux contaminées par la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Hong Kong est le deuxième plus grand importateur de produits halieutiques et aquicoles, juste derrière la Chine continentale.
Photo d'archive prise le 12 octobre 2017 montrant de nombreux réservoirs qui stockent des eaux usées radioactives contaminées dans la centrale nucléaire de Daiichi, dans la préfecture de Fukushima, au Japon. (Photo / Xinhua)
Le 7 juillet, l'Administration générale des douanes a déclaré que les intentions du Japon de déverser ses eaux radioactives dans l'océan étaient un sujet de préoccupation mondiale. Elle a affirmé que la santé des consommateurs chinois qui ont acheté des fruits de mer japonais était au centre de ses préoccupations.
Elle a interdit l'importation de produits aquatiques en provenance de 10 villes et préfectures japonaises, dont Tokyo et Fukushima. Les importations de produits alimentaires en provenance d'autres régions du Japon doivent désormais faire l'objet de contrôles. Les autorités douanières restent vigilantes et réactives face à l'évolution de la situation afin de garantir la sécurité alimentaire des consommateurs chinois.
Selon une étude réalisée en 2022 par la société chinoise de conseil en stratégie marketing iiMedia Research, 39,58% des personnes interrogées consomment de la nourriture japonaise une fois toutes les deux à trois semaines. A la lumière du projet de déversement d'eaux contaminées par le nucléaire dans l'océan, les consommateurs et les chefs d'entreprise chinois sont inquiets concernant les fruits de mer servis dans les restaurants japonais.
« Je ne mangerai plus de fruits de mer importés du Japon », a déclaré monsieur Wang, ingénieur en informatique basé à Shanghai. L'homme de 42 ans est fan de cuisine japonaise depuis l'an 2000 et en consomme une fois par mois.
« Si j'avais le choix, je ne mangerais pas de fruits de mer en provenance de l'océan Pacifique », a-t-il ajouté.
Wang Qian, employée dans la finance à Beijing, a affirmé qu'elle avait déjà mangé dans une vingtaine de restaurants japonais jusqu'à présent.
« D'habitude, je ne prête pas attention à l'origine des fruits de mer. Mais à partir de maintenant, je vais essayer de ne plus manger de fruits de mer en provenance du Japon », a-t-elle déclaré. « Les matières radioactives constituent une menace pour notre santé et pour l'écologie marine. »
Elle pense que le Japon devrait utiliser d'autres méthodes pour résoudre le problème des eaux radioactives, plutôt que de les rejeter dans l'océan.
Outre la sécurité alimentaire, certaines personnes s'inquiètent de l'utilisation de produits cosmétiques japonais.
Madame Chen, blogueuse de la province du Shandong (est de la Chine), a déclaré qu'elle mangeait souvent dans des restaurants japonais avec ses amis. « En pensant au rejet de ces eaux dans l'océan, je ne mangerai plus de fruits de mer aussi souvent qu'avant. Désormais, je demanderai aussi au chef l'origine des aliments cuisinés et je n'utiliserai plus de cosmétiques ni de soins pour le visage japonais », a-t-elle ajouté.
Les restaurants japonais, quant à eux, ont trouvé un moyen de ne pas perdre leur clientèle. La plupart d'entre eux se fournissent désormais ailleurs qu'au Japon. « Dans de nombreux restaurants japonais en Chine, le saumon est importé de Norvège, les crevettes d'Arctique et de nombreux fruits de mer proviennent de Dalian, la capitale de la province du Liaoning (nord-est de la Chine) », a-t-elle poursuivi.
Dans une enquête en ligne menée par la CGTN au mois de juillet, 94,85% des personnes interrogées ont qualifié les intentions du Japon de rejeter ses eaux radioactives dans l'océan d' « extrêmement irresponsables ». 89,69% estiment que cela ne constitue pas une « affaire privée » du Japon, mais une préoccupation commune de ses voisins, des pays insulaires et même du monde entier.