Comment apprendre le chinois tout en s'amusant ? C'est ce que proposent deux jeunes entrepreneurs français, Sarah Aberman et Jean-Rémi Laisne, installés à la Plaine Images. Ils ont créé une appli nommée Ninchanese. Avant même sa commercialisation, huit cents personnes y sont déjà abonnées.
Sarah Aberman est diplômée de Sciences Po en commerce international, puis décroche un master avec une spécialisation sur l'Asie. « J'ai tout de suite accroché sur cette langue, sur la culture. Je la trouve riche car tout est basé sur des images. Pour dire ordinateurs, ils disent cerveau électrique, »
Elle a rencontré Jean-Rémi Laisne qui aussi est passionné par la Chine. Elle a passé un an en Chine sans avoir beaucoup parlé chinois et à son retour, elle cherche un moyen de continuer à pratiquer la langue. « Je n'ai trouvé que des cours à 75 euros de l'heure. Alors comme on est geek avec Jean-Rémi, on a imaginé autre chose. »
Ils utilisent les mécaniques du jeu vidéo pour favoriser l'apprentissage du chinois. « Les grands débutants peuvent être effrayés par cette langue. Or les différents niveaux du jeu peuvent permettre un apprentissage très progressif. Ils suivent un petit bébé dragon. Cela nous a permis de glisser quelques éléments de la culture chinoise », a assuré Sarah Aberman.
L'appli est dotée d'une reconnaissance vocale pour s'exercer à l'oral, mais pas encore possible de s'exercer à la calligraphie chinoise. « Actuellement les joueurs tapent la consonance en alphabet arabe, celle-ci se transforme en symbole chinois. Il n'est pas possible de faire les caractères avec une souris. La version mobile permettra de dessiner les lettres chinoises. »
Sarah Aberman et Jean-Rémi Laisne ont travaillé chez eux avant de chercher un incubateur de projets en février 2013. Ninchanese a été lancé gratuitement il y a quelques mois.
Jusqu'au 2 août, les deux fondateurs ont lancé un financement participatif. Il leur faut 15 000 € pour lancer la commercialisation de leur application. En deux semaines, ils ont rassemblé la moitié du budget. Si l'appli est réalisée, ils espèrent atteindre 60 000 utilisateurs la première année.
« Pendant trois mois, si vous vous connectez trente minutes par jour, il y aura moyen de se débrouiller en Chine. » À condition de déjà parler anglais car le site n'est pas encore traduit.
La majorité des utilisateurs de Ninchanese viennent des Etas-Unis, de la France et du Brésil. « C'est pour cela que nous avons choisi la plateforme de crowdfunding, kickstarter, qui est internationale. »
La langue chinoise est celle qui est le plus parlée dans le monde. Plus d'un milliard de personnes la parleraient à travers la planète. Sarah Aberman estime que 50 millions de personnes l'apprennent. « Et on prévoit 100 millions d'ici 2020. » De quoi ouvrir quelques perspectives pour le site...
(Source : nordeclair.fr)
(Rédacteurs :Qian HE, Yin GAO)