Deux parmi les cinq suspects impliqués dans l'assassinat le 6 février passé de Chokri Belaïd seraient actuellement en Libye, ont rapporté jeudi les médias locaux, citant Nizar Snoussi, porte-parole du comité de défense de Chokri Belaïd.
"Ces informations paraissaient avérées eu égard au fait qu' aucune trace de la présence de ces deux accusés en Tunisie n' a été décelée", a estimé M. Snoussi demandant aux parties tunisiennes en charge de cette affaire d' éclairer sur la véracité de ces informations.
Le ministère tunisien de l' Intérieur avait récemment rendu public les portraits des cinq suspects de ce crime jugé par une majorité tunisienne d' assassinat politique par excellence. Dans ce sens, Noureddine Bhiri conseiller politique du Premier ministre tunisien a nié que les autorités officielles de son pays soient au courant de la présence des suspects en Libye. M. Bhiri a également démenti toutes négociations entre Tunis et Tripoli en la matière.
Cette réaction officielle du gouvernement tunisien faisait suite à certaine déclaration médiatique locale portant sur des pourparlers en cours entre les autorités tunisiennes et libyennes pour l' extradition des deux suspects présumés en fuite sur le sol libyen.
"Les deux suspects qui avaient quitté leur domicile le 6 février 2013 date de l' assassinat de Chokri Belaïd détiennent encore l' arme du crime ainsi qu' un enregistrement vidéo sur l' assassinat", a rapporté l' agence tunisienne de presse citant Ramzi Bettibi un journaliste tunisien.
Parallèlement à la divulgation de ces informations, jugées pertinentes voire même déterminantes par les médias locaux et la société civile tunisienne, le ministère de l' Intérieur ne s' est pas encore prononcé quant à la véracité de ces données sous prétexte que le juge d' instruction demeure l' unique partie légalement habilitée à en donner des éclaircissements.
L' assassinat le 6 février 2013 de Chokri Belaïd tout près de son domicile dans la capitale Tunis a déclenché une vague de protestation sur tout le territoire du pays accompagnée d' actes de violences et de vandalisme à même de basculer le pays dans un déséquilibre sécuritaire. Ce crime a coûté la démission du gouvernement de l' ex-Premier ministre Hamadi Jebali et l' accession suite à un vote parlementaire de confiance d' un nouveau cabinet dirigé par Ali Laarayedh.