L'annonce d'un accord concernant la prolongation "à long terme" de la présence militaire américaine à Djibouti, faite le 5 mai par le président américain Barack Obama lors de la visite de son homologue djiboutien Ismail Omar Guelleh à Washington, a été saluée par des Djiboutiens, notamment les travailleurs djiboutiens de la base militaire américaine à Djibouti, appelée "Camp Lemonnier".
Pour l'association Gar-Gar de la banlieue de Balbala, très active dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, c'est une bonne nouvelle et une garantie d'emploi pour un millier de foyers djiboutiens.
"Vous savez, à en croire les chiffres de la Banque Mondiale, malgré une croissance économique de 4,6% depuis 2005, Djibouti souffre de la persistance d'un chômage de masse qui touche 45% de la population djiboutienne et plus de 70% des jeunes de moins de 30 ans. Maintenir au moins encore dix années les postes de 1.047 travailleurs djiboutiens de la base américaine dans un pays qui compte près de 200.000 chômeurs, pour une population totale de 850. 000 habitants, je dis chapeau au Président Guelleh pour cet accord ", a déclaré à Xinhua un responsable de l'association.
Ce sentiment est partagé par le secrétaire national du Bureau djiboutien du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP), Abdoulkarim Aden Cher.
Pour lui, l'accord de prolongement du bail de la présence militaire américaine à Djibouti est non seulement un gage de stabilité pour le millier de travailleurs djiboutiens de la base américaine, et une opportunité pour beaucoup d'autres, vue les travaux d'extensions, mais c'est surtout l'illustration du rôle de Djibouti qui est, a-t-il dit, un partenaire stratégique pour la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, la piraterie et le trafic humain.
Le président du syndicat des travailleurs djiboutiens du camp militaire américain, Abdourahman Ibrahim Bahdon, a qualifié pour sa part de "très sage" cet accord pour une présence à long terme de forces américaines à Djibouti, et indiqué à Xinhua que cette nouvelle vient à point nommé.
"Les travailleurs djiboutiens de Lemonier sont très contents de cette décision, et elle vient au bon moment, car nous venons juste de clôturer le premier symposium du syndicat des travailleurs djiboutiens de la base militaire américaine. Et lors de ces assises, nous avons discuté, en présence du ministre djiboutien du Travail, avec la société KBR qui emploie les travailleurs djiboutien du camp, de l'amélioration des statuts et des conditions contractuelles des travailleurs djiboutiens, en pointant surtout du doigt l'interminable contrat de travail à durée déterminée", a-t-il confié à Xinhua.
Ancienne colonie française située au croisement de la mer Rouge et de l'océan Indien, Djibouti abrite depuis 2002 l'unique base militaire américaine sur le continent africain.
4.000 personnes, militaires et civiles vivent dans cette base qualifiée de stratégique par le département américain de la Défense. L'Agence américaine de développement, l'USAID, y a son quartier général africain, et la radio Voix de l'Amérique ses émetteurs.
L'armée américaine utilise aussi Djibouti comme base pour ses attaques contre les islamistes d'Al-Qaïda au Yémen et des shebaab en Somalie.
Cette présence américaine apporte environ 40 millions USD par an à l'Etat djiboutien.