Dernière mise à jour à 08h56 le 10/05
Les perspectives macroéconomiques des Seychelles sont favorables, mais des défis subsistent car les retombées du conflit entre la Russie et l'Ukraine devraient peser sur les équilibres extérieurs et budgétaires en raison de la flambée des prix des matières premières, a déclaré lundi la chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) dans l'Etat insulaire, cité par Seychelles News Agency.
Une équipe du FMI dirigée par Boriana Yontcheva était aux Seychelles du 26 avril au 9 mai pour mener des discussions sur la deuxième revue du programme économique et financier des Seychelles, soutenu par l'accord du mécanisme élargi de crédit (Extended Fund Facility). Le FMI soutient le programme de réforme économique des Seychelles par un accord de prêt de 107 millions de dollars américains.
Selon Mme Yontcheva, l'économie des Seychelles s'est fortement redressée en 2021, avec une croissance du PIB réel estimée à 8%, grâce à un rebond rapide du secteur du tourisme. "Malgré la détérioration de l'environnement international associée à la guerre en Ukraine, les recettes touristiques en mars 2022 ont dépassé le niveau de 2019 et la croissance du PIB devrait atteindre 7% en 2022", a-t-elle déclaré.
"A long terme, l'économie ouverte des Seychelles reste très vulnérable aux chocs extérieurs et au changement climatique. Le maintien de l'accumulation de tampons contre les chocs reste critique dans l'environnement mondial actuel et nécessite la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes et la sauvegarde des réserves internationales", a-t-elle souligné.
Selon le FMI, l'inflation des prix aux Seychelles a atteint 10,1% en décembre 2021, un bond énorme par rapport à 1,2% en 2020. Cela reflète l'impact de la forte dépréciation de la roupie seychelloise en 2020 ainsi que les facteurs de poussée des coûts liés à la pandémie. Elle est tombée à 2,2 % en mars 2022 en raison de l'impact de l'appréciation de la monnaie.
"A l'avenir, la flambée des prix mondiaux devrait porter l'inflation à 5,7 % à la fin de l'année", a ajouté Mme Yontcheva.