Dernière mise à jour à 09h36 le 19/07
Christian Patrichi Tanasa, ancien directeur-général de Gabon Oil Compagny (GOC), la société nationale des hydrocarbures, a comparu lundi devant la Cour criminelle spéciale pour détournement des fonds et blanchiment des capitaux.
Christian Patrichi Tanasa avait été placé sous mandat de dépôt depuis le 27 novemmbre 2019 dans le cadre d'une opération mains propres baptisée "Scorpion". Devant la barre ce lundi, il était en compagnie de deux de ses anciens proches collaborateurs également en détention à la prison centrale de Libreville. Il s'agit de Carelle Ndemengane Ekoh (ancienne Trésorière) et Jérôme Ayong Nkodje, ancien directeur adjoint de Gabon Oil Marketing, une filiale de la GOC.
Tous sont poursuivis pour détournement de fonds ou complicité de détournement de fonds et blanchiment des capitaux.
Après un petit moment de détente suite au tirage au sort et à la prestation de serment de quatre jurés, l'ambiance s'est crispée lorsque le greffier a commencé à lire l'arrêt de renvoi, c'est-à-dire le condensé des auditions compilées durant l'instruction.
Selon cet arrêt, en une année de fonctions, Christian Patrichi Tanasa et ses principaux collaborateurs auraient détourné plusieurs milliards de francs CFA, des sommes faramineuses dépensées en liquide et non par chèque ou virement bancaire.
Après la lecture de cet arrêt, les avocats des prévenus ont exigé la comparution comme témoins des responsables de tous les cabinets d'audit ayant produit les rapports incriminant leurs clients, l'audition comme témoins du ministre du Pétrole et des Hydrocarbures de l'époque Pascal Houagni Ambouroue, ainsi que de l'Agence judiciaire de l'Etat.
Le débat était houleux, la cour s'est retiré et a débouté la demande des avocats de la défense. L'audience est suspendue. L'affaire sera examinée au fonds ce mardi.