Dernière mise à jour à 10h02 le 04/05
Pas moins de 70% des médecins tunisiens ont émigré faute de conditions favorables de travail dans leur pays, a affirmé mardi l'Association des médecins tunisiens dans le monde (AMTM).
Dans une déclaration de presse, Kaïsser Sassi, porte-parole de l'AMTM, a fait savoir que la moitié d'entre eux ont été victimes de harcèlement professionnel et que les autres étaient prêts à revenir en Tunisie en cas d'amélioration salariale, citant une étude menée auprès de 393 médecins tunisiens émigrés.
Se référant aux chiffres de l'Institut national de la statistique (INS), il a regretté que 3.300 personnes médicalement compétentes aient préféré "fuir" le pays au cours des cinq dernières années. "Il s'agit d'un constat lourd de conséquences, surtout que plusieurs pays européens ont exprimé leur intention d'augmenter le nombre de médecins recrutés de l'étranger, y compris les médecins tunisiens", a mis en garde le porte-parole de l'AMTM.
Son association a lancé en ce sens un appel au gouvernement pour lancer, en urgence, un dialogue national qui donnera lieu à des recommandations susceptibles de promouvoir les conditions de travail dans les hôpitaux publics et de mettre un terme à ce phénomène de fuite des cerveaux dans le secteur médical.
Ce dialogue national sera basé sur trois axes principaux, a proposé l'AMTM : "adopter des normes qui assurent les bonnes conditions de travail dans les hôpitaux publics, lutter contre l'agression des médecins, outre la révision de la grille salariale".