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L'envoyé de l'ONU met en garde contre une répétition de la crise politique en Libye

Xinhua | 19.10.2023 09h31

Le principal envoyé de l'ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a averti lundi que les désaccords sur les lois électorales et la formation d'un nouveau gouvernement risquaient de provoquer une nouvelle crise politique en Libye.

La mise au point de nouvelles lois électorales par la Commission mixte 6+6 offre à la Libye une opportunité de sortir de l'impasse actuelle. Le fait que le Haut Conseil d'Etat (HCS) avait rejeté les amendements apportés au texte par la Commission à l'issue des discussions de juin risque cependant de remettre en cause des acquis durement acquis, a indiqué M. Bathily, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye.

La Commission mixte 6+6 est une commission législative composée de six membres du HCS et de six membres de la Chambre des représentants (HoR), un organe parlementaire basé à Tobrouk. Elle a pour mission d'élaborer des lois en vue des prochaines élections.

Début octobre, la Chambre des représentants a approuvé à l'unanimité le texte de loi révisé, mais le HCS a rejeté les amendements, déclarant qu'il n'approuvait que les résultats produits en juin.

"J'appelle le HCS à renoncer à sa position, qui risque d'entraver le processus électoral", a déclaré M. Bathily lors d'un briefing au Conseil de sécurité.

Les différends entre la Chambre des représentants et le HCS portent aussi bien sur les lois électorales que sur la formation d'un nouveau gouvernement et le lien entre les élections présidentielles et législatives. Ce litige risque de causer une nouvelle crise politique qui pourrait conduire à une répétition du scénario de décembre 2021 ou de la crise d'août 2022, a prévenu M. Bathily.

La Libye a en effet échoué à organiser les élections générales prévues en décembre 2021 en raison de désaccords sur les lois électorales. En août 2022, le Premier ministre désigné par la Chambre des représentants a appelé le Premier ministre basé à Tripoli à céder le pouvoir, créant ainsi une impasse politique.

"Je souhaite vous alerter des risques de conflit violent qu'implique la nomination unilatérale d'un gouvernement par l'une des parties rivales, et j'appelle ce Conseil à user de son influence pour empêcher ce genre d'événement dangereux et ramener les parties libyennes au dialogue", a déclaré M. Bathily au Conseil de sécurité.

Seul un engagement sincère de toutes les parties à servir les intérêts du peuple en matière de paix, de stabilité et de prospérité pourra conduire à un résultat électoral positif. Les lois à elles seules ne permettront pas la tenue d'élections, et doivent être soutenues par un large éventail de parties prenantes pour fonctionner, a-t-il affirmé.

"J'appelle toutes les parties prenantes, y compris les principaux dirigeants, à se réunir et à convenir d'une solution politique contraignante en vue de la mise en place d'un processus électoral pacifique", a-t-il ajouté.

Il a appelé tous les partenaires internationaux de la Libye à soutenir ce processus électoral, qui est le seul moyen de doter le pays d'institutions légitimes et de ramener la paix, l'unité, la stabilité et la prospérité.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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