L'Ambassadeur du Japon en Chine Masato Kitera a déclaré samedi que les relations entre la Chine et le Japon sont actuellement dans une « situation difficile », alors que les tensions bilatérales relatives au différend territorial en Mer de Chine Orientale se poursuivent.
M. Kitera a fait sa première apparition publique depuis sa prise de fonction à Beijing à la fin de décembre. Il s'est exprimé ainsi lors d'une cérémonie d'entrée dans l'âge adulte à laquelle étaient présents plus de 200 étudiants japonais et chinois, qui auront 20 ans cette année.
L'orage a éclaté après que le Gouvernement japonais ait illégalement « acheté » une partie de l'île de Diaoyu en septembre dernier, déclenchant la fureur publique en Chine, où des foules massives sont descendues dans les rues pour protester.
M. Kitera a souligné l'importance de la diplomatie publique venant des jeunes des deux pays pour encourager la compréhension mutuelle.
Yusuke Motooka, un étudiant à l'Université des études internationales de Beijing, qui a assisté à l'événement, a déclaré que les médias nationaux japonais ont diffusé une image relativement négative de la Chine avant qu'il n'arrive ici.
« J'ai senti peu de différences sur le campus depuis que les relations ont tourné au vinaigre », a déclaré M. Motooka.
La Chine et le Japon ont des intérêts communs importants et réciproques dans le domaine des échanges économiques et culturels, et même les responsables politiques de droite japonais ne peuvent pas se permettre une « impasse totale » sur les relations bilatérales, a déclaré Liang Yunxiang, professeur d'études japonaises à la Peking University.
Depuis septembre, les exportations japonaises vers la Chine ont connu une forte baisse, y compris dans le secteur de l'automobile, ce qui a aggravé la récession économique du pays.
Cependant, samedi, l'agence de presse japonaise Jiji Press News, citant des groupes de réflexion japonais, a titré que l'économie atone du pays pourrait rebondir cette année, les exportations vers la Chine « se redressant lentement ».
M. Kitera espère des relations meilleures et plus conviviales cette année, qui verra les deux pays marquer le 35e anniversaire de la signature du Traité de paix et d'amitié entre la Chine et le Japon, un document clé qui demande une résolution pacifique des différends bilatéraux.
Zeng Guangming, en deuxième année de licence en langue japonaise, sa spécialité, à l'Université des Etudes Etrangères de Beijing, estime que la diplomatie publique pourrait être "un nouveau point de départ" pour apaiser les tensions.
« Les échanges civils avaient déjà travaillé pendant plus de 40 ans, lorsque les deux pays ont normalisé leurs relations diplomatiques », a-t-il indiqué.
La priorité absolue pour l'ambassadeur et le Premier ministre japonais est de « trouver le problème structurel et de la contradiction (qui se situent entre les deux), puis de rechercher un nouvel élan pour réussir une percée », a déclaré de son côté Liang Yunxiang.
Lu Yaodong, Directeur du Département de diplomatie japonaise de l'Institut d'Etudes Japonaises de l'Académie Chinoise des Sciences Sociales, a cependant averti qu'il y a des contradictions persistantes concernant les politiques liées à la Chine au sein du nouveau Gouvernement japonais.
« Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a promis de veiller à la notion de relations stratégiques et mutuellement bénéfiques, mais il a aussi nié l'existence du différend sur les îles Diaoyu, ce qui a conduit à des propositions contradictoires », a dit M. Lu.