Au moment où Shinzo Abe revient à la tête du gouvernement japonais, beaucoup espèrent que cela marquera un nouveau point de départ et que le Japon prendra des mesures concrètes en vue de restaurer ses relations tendues avec la Chine.
On ne peut ignorer les liens économiques très forts qui ont été tissés entre la Chine et le Japon. Les deux pays, qui ont respectivement la 2e et la 3e plus grande économie du monde, représentent une part considérable du PIB mondial. Leurs liens économiques croissants ont bénéficié aux deux pays et contribué au développement de la région dans son ensemble.
Il est également impossible de surestimer l'importance politique de la relation sino-japonaise.
Ces relations bilatérales, dont dépend la stabilité de l'Asie de l'Est et de l'ensemble de la région Asie-Pacifique, ont été perturbées de temps à autre, par l'attitude irresponsable du Japon vis-à-vis des atrocités commises par le pays durant la guerre et, plus récemment, par ses provocations répétées concernant les îles chinoises Diaoyu.
Malgré ses propos intransigeants au sujet des îles Diaoyu, M. Abe semble avoir adopté un léger changement de ton en ce qui concerne les relations avec la Chine, "l'un des liens bilatéraux les plus importants" de son pays selon lui.
Cette attitude, qui, selon de nombreux analystes, est en grande partie liée à la promesse de M. Abe de redresser l'économie du Japon, constitue néanmois un signal positif.
Pour une économie fortement basée sur les exportations comme l'est celle du Japon, le retour à la croissance passe par une redynamisation du marché domestique et le développement du commerce extérieur.
Cependant, ces objectifs seraient bien difficiles à réaliser si Tokyo choisissait de jouer avec le feu dans le contexte actuel, marqué par des tensions non seulement avec la Chine, mais également avec d'autres pays voisins comme la Corée du Sud et la Russie.
Le nouveau gouvernement japonais doit réfléchir sérieusement sur sa politique étrangère et adopter des mesures concrètes pour montrer sa sincérité dans sa volonté de restaurer les relations tendues avec la Chine.
On espère que M. Abe, qui, lors de son premier mandat en tant que Premier ministre, avait choisi la Chine pour son premier déplacement à l'étranger avec pour intention de "briser la glace", adoptera une vision globale et de long terme en ce qui concerne les relations sino-japonaises et qu'il guidera la diplomatie de Tokyo vers la consolidation de la paix et de la stabilité régionales.
Par Wang Haiqing