Le chef du gouvernement du Maroc, M. Abdelilah Benkirane, a été interpelé lundi sur la situation de la femme à l'occasion de la séance mensuelle des questions de politique générale à la Chambre des représentants (1ère chambre du parlement marocain).
Le chef de l'Exécutif marocain a ainsi répondu à deux questions majeures relatives à la situation de la femme dans le royaume: la stratégie du gouvernement pour la consolidation des droits humains, notamment des femmes, thème choisi par les groupes de la majorité et la politique de l'Exécutif en matière de lutte contre la violence familiale, thème retenu par ceux de l'opposition.
Ainsi, les femmes parlementaires marocaines ont appelé à l'application du principe de la parité, instituée par la Constitution dans son article 19, qui préconise que "l' homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental...".
Les parlementaires ont également interpelé le chef du gouvernement marocain sur une éventuelle formulation d' un cadre juridique protégeant la femme de la violence. Un projet de loi définissant les différentes formes de violences conjugales a été déposé en 2010 devant le Parlement marocain, mais il n'a toujours pas été adopté par les députés.
Répondant aux interrogations des députés, Abdelilah Benkirane a affirmé que le processus de promotion des droits de la femme a été nettement conforté ces dernières années, dans l'optique d'éliminer la discrimination fondée sur le genre sous toutes ses formes.
Il a cité le code de la famille, la code de la nationalité, le code du travail, instruments qui ont entouré les femmes de la protection juridique nécessaire. Il a aussi rappelé que la discrimination positive en faveur des femmes en matière d'accès aux services de la justice est aujourd'hui stipulée par la loi, évoquant à cet égard l'exemption des femmes divorcées et en détresse des frais de justice, de même que leurs capacités sont de plus en plus renforcées dans le contexte de la Constitution de 2011 et leurs droits consolidés aux niveaux politique, économique, social et culturel.
Ces acquis constitutionnels ont pris la forme d'engagements dans le cadre du Programme gouvernemental 2012-2016 qui prévoient pas moins de 17 mesures d'appui à l'égalité homme-femme, entre autres. Dans le même sillage, le département en charge de la femme a mis au point un projet de plan d'action "Ikram" pour l'égalité dans la perspective de la parité (2012-2016), lequel se veut un plan de mise en convergence des initiatives des départements ministériels en la matière.
Le plan se décline en huit domaines prioritaires, des objectifs et des mesures bien précis, le but étant de consacrer l'égalité, lutter contre toute forme de discrimination et de violence et promouvoir la représentativité politique, économique et sociale des femmes.
Pour y parvenir, le gouvernement marocain a programmé un certain nombre de textes de loi, dont il a cité la loi organique relative à la nomination dans les hautes fonctions qui souligne l'impératif de respecter les principes d'égalité homme-femme et d'égalité des chances, la non-discrimination et la parité, en contribution à l'effort de promotion de l'accès des femmes aux postes de décision.
S'y ajoutent, a-t-il relevé, la préparation d'un projet de loi pour la lutte contre la violence à l'égard de la femme.