Une première au Maroc. Le président de la Cour des Comptes, M. Driss Jettou a récemment révélé, à l'occasion de l'examen en commission à la Chambre des Conseillers du budget des juridictions financières, que la Cour a programmé la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et l'Office chérifien des phosphates (OCP) parmi les établissements publics et semi-publics qui feront l'objet d'opérations d'audit, ajoutant que l'institution parlementaire sera également incluse dans un proche avenir sur la liste des institutions dans lesquelles se rendront les juges de la Cour.
La CDG, une institution financière marocaine, créée sous forme d'établissement public le 10 février 1959, a pour rôle central de recevoir, conserver et gérer des ressources d'épargne qui, de par leur nature ou leur origine, requièrent une protection spéciale. La CDG centralise l'équivalent de 35 % du stock d'épargne institutionnelle et totalise près de 100 milliards de DH en actifs sous gestion. Elle est le principal investisseur en valeurs du Trésor avec 50% environ des actifs gérés.
Par ailleurs, l' OCP est l' un des leaders mondiaux dans la production et l'exportation de phosphate,
d'engrais phosphatés et d'autres produits dérivés. Fondé au Maroc en 1920, l' OCP est passé d'une administration gouvernementale chargée de l'exploitation minière et de l'exportation de phosphate à une société diversifiée, active tout au long de la chaîne de valeur du phosphate. La combinaison des plus importantes réserves mondiales de phosphate (situées pour la plupart dans le bassin de Khouribga, à 205 km au sud-est de Rabat), d' installations chimiques et de production de pointe et d' une activité de recherche et développement de niveau mondial, permet à l' OCP de répondre de façon innovante et rentable à la forte croissante de la demande mondiale pour ses produits.
M. Jettou a ainsi affirmé que tous les établissements publics doivent rendre des comptes, faisant savoir qu'aucun établissement ne peut échapper au contrôle et à l'audit. Il a aussi indiqué que la Cour établira, en 2013, des rapports thématiques afférents aux régimes de retraite, à l'habitat social, à la gestion déléguée, au secteur de l'eau potable, aux institutions publiques et à la fiscalité locale.
Rappelons que la Cour des Comptes du Maroc avait pointé du doigt la mauvaise gestion deplusieurs établissements publics. Faisant état d'observations dégagées par plus d' une centaine de missions de contrôle réalisées au niveau des services de l'Etat, des entreprises et établissements publics et des collectivités territoriales, un rapport annuel de la Cour a relevé que "des insuffisances entachent encore le système de gouvernance des finances publiques au Maroc, qui, faute d' être redressées risqueraient de remettre en cause les efforts entrepris par le pays pour consolider des bases d' une gestion budgétaire saine, soutenable, moderne et efficace".
Des insuffisances ont été constatées dans la gestion de la première compagnie aérienne de transport, Royal Air Maroc (RAM). Le rapport de la Cour des comptes a également épinglé l' ONEP (Office marocain de l' eau potable) qui a connu des retards dans la réalisation de ses projets entre 2003 et 2008.
Le Fonds d' équipement communal du Maroc (FEC) a également fait l' objet des critiques de la Cour des comptes qui déplore l' absence de suivi des projets financés par le Fonds. Le document de la cour des comptes révèle l'existence de dossiers dit "officieux" que le FEC a étudié en un temps record par rapport aux autres demandes de crédits.