Pour la première fois dans les annales du pays, le gouvernement marocain a lancé, lundi à Rabat, la première stratégie de lutte contre la corruption.
Selon un communiqué du ministère marocain chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, le programme de cette campagne prévoit la diffusion de clips télévisés et radiophoniques ainsi que le recours à des affichages et d'autres supports de communication.
Dans une déclaration à la presse à l'issue de la conférence de presse sur le lancement du Programme national de sensibilisation à la prévention et à la lutte contre la corruption, le ministre délégué auprès du chef de gouvernement marocain, chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdelaâdim Guerrouj, a souligné que le lancement du Programme national de sensibilisation à la prévention et à la lutte contre la corruption ambitionne de mobiliser et de sensibiliser les citoyens, la société civile, les organisations syndicales et professionnelles et les acteurs concernés à l'impact néfaste de ce fléau sur la société et l'économie ainsi que sur l'évolution des investissements et le développement durable.
M. El Guerrouj a affirmé que la moralisation de la vie publique demeure l'un des grands chantiers ardus, en dépit des efforts entrepris par les gouvernements successifs du Maroc, estimant que la lutte contre la corruption est l'affaire du gouvernement, du parlement, des organismes politiques, de la société civile et des citoyens marocains.
A noter que cette campagne de sensibilisation intervient quelques jours après que le rapport annuel 2012 de "Transparency International" sur l'état de la corruption dans le monde, ait placé le Maroc à la 88ème position sur 183 pays évalués, perdant ainsi 8 places par rapport à 2011 où il se classait à la 80ème place.
Transparency Maroc a accusé le gouvernement marocain de n'avoir réalisé aucun progrès dans la lutte contre la corruption. "Votre gouvernement n'a fait aucun progrès significatif dans la bonne direction", a écrit Transparency Maroc dans une lettre ouverte adressée au chef du gouvernement marocain, M. Abdelilah Benkirane, dont le parti Justice et développement (PJD) avait fait de la corruption un cheval de bataille lors des législatives de fin 2011, qu'il a remportées.
Répondant au rapport de l' ONG international, le président de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), M. Abdesselam Aboudrar, a annoncé la mise en place, l'année prochaine, d' une nouvelle loi élargissant les prérogatives de l'ICPC.
Pour rappel, l' ICPC a lancé, en 2012, plusieurs conventions de partenariat avec différents organismes tels que le ministère marocain de la justice, le ministère marocain de l' intérieur, notamment en ce qui concerne les collectivités locales et la coopération avec l' IGIAT (Inspection générale de l' Administration Territoriale), ainsi que le ministère marocain de l' Economie et des finances avec particulièrement l' IGF (Inspection Générale des Finances).
En plus de ces conventions de partenariats et de coopération, l'ICPC œuvre également à la mise en place d'une démarche visant à encourager l'élaboration et l'appropriation des chartes des valeurs et codes déontologiques dans différents secteurs, administrations et entreprises. L'ICPC est une organisation marocaine qui a vu le jour le 13 mars 2007. Elle œuvre dans le domaine de la prévention de la corruption au Maroc.