Li Keqiang en visite en Grande-Bretagne pour retablir la confiance

16.06.2014 16h50

Des contrats d'une valeur de plus de 30 milliards de Dollars US devraient être signés cette semaine lors de la visite du Premier Ministre Li Keqiang en Grande-Bretagne, mettant en évidence les liens de plus en plus étroits entre les deux nations.

« Plus de 40 accords sont attendus entre les gouvernements et les entreprises, couvrant un large éventail de secteurs, notamment l'énergie, les investissements, la culture et la coopération en matière d'éducation », a déclaré Liu Xiaoming, ambassadeur de Chine au Royaume-Uni.

Plus de deux cents chefs d'entreprise chinois se joindront à la délégation.

Les infrastructures, le train à grande vitesse, des accords dans le nucléaire et la finance, ainsi que le rôle de Londres comme plaque tournante du commerce offshore en Yuans, seront des sujets clés de la visite du Premier ministre chinois.

Le Premier ministre chinois, qui quitte Beijing aujourd'hui lundi, rencontrera la reine Elizabeth II et aura cinq heures de discussions avec le Premier ministre britannique David Cameron. M. Li et son épouse seront également accueillis, sur un plan personnel, par M. Cameron et son épouse.

Puis Li Keqiang assistera à la signature d'accords et participera à la Table ronde économique mondiale Chine-Royaume-Uni.

« Je crois que tous ces arrangements permettront d'établir la confiance et de consolider le travail rapproché et les relations personnelles au plus haut niveau », a déclaré M. Liu.

Le Premier ministre chinois prononcera un discours devant d'importants groupes de réflexion britanniques et assistera à un gala d'entreprise et au Forum financier Chine-Royaume-Uni.

La Grande-Bretagne est le deuxième partenaire commercial de la Chine dans l'Union Européenne et une destination majeure pour les investissements chinois à l'étranger.

Le commerce bilatéral a en effet atteint 70 milliards de Dollars US l'année dernière, et, de leur côté, les investissements chinois au Royaume-Uni ont fait d'énormes progrès. Ces deux dernières années, les entreprises chinoises ont ainsi investi plus de 13 milliards de Dollars US au Royaume-Uni, surpassant leurs investissements totaux dans ce pays pendant les trois décennies précédentes.

Les relations sino-britanniques s'étaient tendues en 2012 après la rencontre entre David Cameron et le Dalaï Lama, mais elles se sont réchauffées après la visite du Premier ministre britannique en Chine à la fin de l'année dernière, en quête d'investissements pour stimuler une économie britannique à court d'argent.

Les tensions ont éclaté de nouveau en avril quand la Chine a été répertoriée comme « pays sujet de préoccupations » dans un soi-disant « rapport sur les droits de l'homme » du Foreign Office britannique.

« Nous pensons que ce rapport était partial envers la Chine », a déclaré M. Liu. Il « s'est attaché aux détails ... Je ne pense pas que pointer quelqu'un du doigt soit un bon moyen de renforcer la compréhension mutuelle ».

« Avant que je n'arrive ici, nous avions l'habitude de dire que, quand nous parlions de l'Europe, c'était la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne », a dit M. Liu.

« Mais, malheureusement, de nombreuses opportunités ont été manquées dans l'année qui s'est écoulée, ce qui fait qu'aujourd'hui, c'est devenu l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ».

Les réformes du visa britannique doivent également être annoncées lundi pour encourager les investisseurs et autres visiteurs chinois. M. Liu a signalé que «Je reçois des plaintes des entreprises ici. Ils ont des difficultés (pour faire tourner) leurs dirigeants en raison des restrictions sur les visas ».

« Je pense que les problèmes liés aux visas érodent vraiment les capacités britanniques à attirer davantage d'entreprises étrangères et de gens de talent», a-t-il ajouté.

Plus d'1 million de visites sont faites chaque année entre le Royaume-Uni et la Chine. Environ 130 000 étudiants chinois font leurs études au Royaume-Uni, constituant la plus grande communauté d'étudiants étrangers en Grande-Bretagne.

« Les deux pays ont une histoire bien partagée et se connaissent bien, et je pense que la situation du Royaume-Uni en Chine est bonne », a pour sa part déclaré Kerry Brown, professeur de politique chinoise et directeur du Centre d'études chinoises à l'Université de Sydney en Australie.

M. Brown était auparavant à la tête du programme Asie au groupe de réflexion Chatham House, à Londres.

Shi Yinhong, professeur d'études internationales à l'Université Renmin de Chine à Beijing, a quant à lui précisé : « Les fondations des relations sino-britanniques sont bonnes ». Le respect mutuel et l'attention accordée aux préoccupations majeures de l'autre sont à la base du maintien de la confiance politique et du développement des relations bilatérales, a-t-il ajouté.

« Les deux pays peuvent développer des relations stables et gagnant-gagnant si le Royaume-Uni ne se mêle pas des questions sensibles de la Chine et de ses intérêts fondamentaux comme la souveraineté et les questions territoriales », a-t-il dit.

Selon M. Brown, les domaines dans lesquels la Chine et le Royaume-Uni coopèrent maintenant sont le marché de la finance au Royaume-Uni et le secteur de l'éducation.

« Les industries créatives vont gagner en importance et le Royaume-Uni peut être un partenaire technologique. Je pense donc qu'il sera en mesure de se présenter comme un acteur mondial de poids pour la Chine », a-t-il enfin ajouté.

 

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