Photo prise à l'extérieur de l'usine de la CSR à Zhuzhou, où de nouvelles locomotives sont prêtes à être livrées.
La China South Locomotive and Rolling Stock Corporation Ltd (CSR), entreprise qui fabrique les trains à grande vitesse, est devenue aujourd'hui une belle carte de visite de la nation à l'étranger. En 2014, le groupe a décroché des contrats étrangers avec un total de 3,7 milliards de dollars.
A son siège, le président de la CSR, Zheng Changhong, ne tarissait pas d'éloges sur le modèle de train à grande vitesse CRH380A, en soulignant que «les dirigeants chinois l'avaient présenté dans 12 pays».
En plus des représentants de prestige, les raisons pour lesquelles le TGV chinois a réussi à conquérir le marché dans 84 pays et régions résident dans ses performances et son service hautement professionnel.
En 2013, la China South Locomotive a signé un contrat avec l'Argentine pour fournir 709 UEM (Unités Électriques Multiples) trains interurbains, pour un montant total de près de 1 milliard de dollars, soit la commande la plus importante pour un TGV chinois. En mars 2015, la société a exporté pour la première fois son savoir technologique : les standards chinois étant désormais entrés sur le marché international.
Il y a 18 ans, l'exportation de la compagnie se limitait aux locomotives destinées à l'Iran. Aujourd'hui, le groupe envisage une expansion mondiale. Des négociations sont en cours avec Singapour et la Malaisie, et un contrat vient d'être signé le 14 mars avec la Thaïlande.
En mars 2015, le président sud-africain Jacob Zuma s'est présenté personnellement sur le chantier ferroviaire pour féliciter l'arrivée de la 95e locomotive électrique du modèle 20E, fabriquée localement avec la technologie exportée par la CSR. Pour remporter ce marché, le groupe a conçu des solutions « sur mesure » pour résoudre le problème de variation électrique dans les différentes régions sud-africaines, de nombreuses entreprises internationales n'ayant pas répondu à l'appel d'offres en raison de la complexité de la réalisation.
Les propositions concrètes et la forte capacité de livraison ont convaincu les responsables. L'Afrique du Sud a commandé 359 locomotives auprès de la China South Locomotive en 2014, alors que le géant canadien Bombardier en a seulement vendu 240.
Pour l'académicien Ding Rongjun, directeur général de l'Institut de recherche de China South Locomotive à Zhuzhou, l'entreprise a su maîtriser d'une manière systématique sa technologie, avec des garanties suffisantes pour établir la fiabilité du TGV chinois.
Proposer un service hautement professionnel fait aussi partie intégrante des préoccupations de l'entreprise. En 2010, 38 UEM ont été exportées en Malaisie. Pour assumer la capacité d'entretien, le groupe a construit la première «boutique de 4S» à Kuala Lumpur tout en envoyant sur place une équipe spéciale. Un tel suivi a permis à la firme chinoise d'entrer en contact avec plus de 10 pays, comme l'Inde, Singapour, l'Afrique du Sud et la Macédoine, pour de nouvelles commandes dépassant les 30 milliards de dollars.
Selon la direction de la CSR, l'exportation des entreprises chinoises ne peut se limiter aux produits et aux services, mais devrait également établir des échanges approfondis permettant de mieux connaître les cultures locales. Par exemple, le groupe invite régulièrement des experts techniques africains à participer à des formations en Chine. En Malaisie, une sorte de prière a été instaurée dans les trains à destination des passagers croyants.
De la fourniture d'équipement à l'exportateur technologique, de la vente des produits à l'approvisionnement du service complet, la China South Locomotive a réussi son pari pour fidéliser sa clientèle. Une métamorphose gagnante de l'entreprise chinoise pour s'approcher des standards internationaux.
(Rédacteurs :何蒨, Guangqi CUI)