La Chine et l'Union européenne (UE) viennent de conclure leur dernier sommet en signant une série d'accords de coopération et en s'engageant fermement à coordonner leurs stratégies de développement et à renforcer davantage la coopération gagnant-gagnant bilatérale.
En particulier, les deux parties ont exprimé leur vif intérêt à aligner le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), connu sous le nom de Plan Juncker, sur l'initiative de coopération dans le renforcement des capacités de production internationales initiée par le Premier ministre chinois Li Keqiang.
Dans un contexte économique mondial incertain, la coordination du Plan Juncker, ainsi nommé d'après le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, et du Plan Li devrait bénéficier non seulement à ces deux grandes économies, mais aussi au redressement de l'économie mondiale.
CONNEXION DE STRATEGIES
Lors de la 17e réunion des dirigeants Chine-UE qui s'est tenue lundi à Bruxelles et qui a été co-présidée par M. Li, le président du Conseil européen Donald Tusk et M. Juncker, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à approfondir leur partenariat stratégique pour la paix, la croissance, la réforme et la civilisation.
Lors du sommet, M. Li a proposé que Beijing et Bruxelles joignent leurs initiatives de développement, telles que les initiatives de la Ceinture et de la Route de la soie et de coopération dans la capacité de production internationale proposées par la Chine et l'EFSI de l'UE, et cherchent ensemble à coopérer avec des tiers.
Lors d'un sommet d'affaires Chine-UE, M. Li a de nouveau souligné la nécessité et l'importance de la coopération internationale dans le renforcement des capacités de production et fait valoir que cette coopération permettrait non seulement de stimuler la coopération Sud-Sud et Nord-Sud, mais devrait aussi stimuler la reprise économique mondiale.
Il a proposé de combiner les avantages comparatifs de la Chine dans la capacité de production et la fabrication d'équipement avec la technologie avancée des économies européennes, et exhorté les deux parties à explorer ensemble des marchés tiers.
Cela permettrait au système industriel bien établi de la Chine de répondre aux besoins de développement des pays en développement et aux besoins en exportation des pays développés, et d'obtenir ainsi des résultats gagnant-gagnant, a-t-il expliqué.
Décrivant la Chine comme un partenaire fort et fiable de l'Union européenne, M. Juncker a indiqué à l'occasion du sommet des affaires que l'UE était disposée à renforcer la coopération avec la Chine dans la construction des infrastructures et l'interconnectivité et qu'elle invitait plus d'entreprises chinoises à investir en Europe.
Dans une déclaration conjointe, les deux parties sont également convenues d'améliorer leurs liaisons d'infrastructures et de créer un environnement sain pour les réseaux d'infrastructures transfrontaliers durables entre la Chine et l'Union européenne.
NOUVELLES PERSPECTIVES DE COOPERATION
Comme la Chine et l'Europe sont confrontées à la tâche de maintenir une croissance économique soutenue et d'optimiser leur structure économique, la coordination de leurs stratégies de développement stimulera la croissance des deux côtés et offrira de nouvelles opportunités aux relations entre la Chine et l'UE, selon certains analystes.
Jo Leinen, président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Chine, a indiqué que le Plan Juncker laissait beaucoup de place à la participation directe ou indirecte d'entreprises et de capitaux chinois.
Pour Zhao Junjie, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales, l'union des deux plans combinera leurs intérêts et aidera les deux parties à réaliser une coopération gagnant-gagnant et à former une communauté d'intérêts.
Les relations entre la Chine et l'Union européenne sont entrées dans une période de développement approfondi, ce qui oblige les deux parties à enrichir le contenu du partenariat stratégique global Chine-UE à travers des projets de coopération majeurs, a expliqué M. Zhao.
Cela permet non seulement de renforcer la coopération pratique entre la Chine et l'Europe, mais aussi de tracer la voie du développement des relations entre la Chine et l'Union européenne, a-t-il ajouté.