Une coopération étroite entre la Chine et les Etats-Unis, deux puissances mondiales, bénéficierait grandement à l'ensemble du système international, estime un expert américain.
Les deux pays ont connu des réussites notables dans le cadre du développement d'une relation mature entre grandes puissances, a indiqué Ted Galen Carpenter, chercheur en défense et relations internationales à l'Institut Cato, dans un entretien accordé lundi à Xinhua,.
M. Carpenter note que cette coopération s'est accrue sur le dossier de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et sur la prolifération nucléaire. Elle a notamment permis d'enregistrer des progrès sur le dossier nucléaire iranien.
Pour le chercheur, il y a une coordination croissante de leurs politiques sur les questions économiques mondiales. "Cette coopération a permis de réduire la durée et les souffrances de la grande récession mondiale et permis d'aboutir à l'actuelle convalescence", analyse M. Carpenter.
De fait, Chine et Etats-Unis sont bien placés pour être les leaders mondiaux en matière d'économie et de sécurité. Aussi, "une étroite coopération bénéficierait grandement à l'ensemble du système international", poursuit-il.
"Inversement, l'accroissement des tensions bilatérales pourrait de façon très inquiétante perturber l'économie mondiale et faire surgir le spectre d'une instabilité et de violences encore plus grandes", redoute M. Carpenter.
A l'approche de la visite que le président chinois Xi Jinping doit accomplir en septembre prochain aux Etats-Unis, le chercheur s'attend à ce que M. Xi et son homologue Barack Obama "mettent en avant les points d'accord entre les deux pays et minimisent les points de désaccords", avant d'ajouter que l'atmosphère pendant ces rencontres devrait être "cordiale et positive".
Evoquant le développement futur du partenariat sino-américain, M. Carpenter dit espérer qu'il "va se renforcer, mais j'ai peur que, en dehors de la dimension économique, les points de divergence s'accentuent".
Ainsi, Washington ne semble pas près d'abandonner son allié japonais dans la région, ce qui pourraît accroître les tensions sino-américaines sur le moyen et long terme. M. Carter relève que si la question taïwanaise est restée relativement calme depuis l'élection de Ma Ying-jeou en 2008, elle pourrait être à nouveau source de tensions. La récente résolution (non-contraignante) du Sénat américain exhortant l'administration Obama à inclure Taïwan dans des manoeuvres navales pourrait en être un exemple.
Ted Galen Carpenter relève à ce sujet que l'implication croissante de Washington dans les différends territoriaux de la Mer de Chine méridionale est aujourd'hui une source d'irritation pour Beijing, qui se sent directement visé par cette implication. Ce comportement américain donne également des ailes à des riverains de la Mer de Chine méridionale comme les Philippines ou le Vietnam, ce qui rend plus difficile la recherche d'une solution à ces différends territoriaux, dit-il.
"Si les dirigeants américains poursuivent sur cette voie, ils n'arriveront pas à faire pression sur la Chine, mais ils réussiront au contraire à vivement contrarier la Chine et à accroître les tensions dans toute l'Asie de l'Est", avertit le chercheur.
Selon lui, tous les thèmes précédemment cités, tout comme celui de la cybercriminalité, ont le potentiel de perturber cette relation bilatérale. Si ces problèmes peuvent être dépassés, le potentiel de coopération sur les autres sujets promet d'être énorme.