Dernière mise à jour à 08h23 le 08/01
"Si la Chine et la France conjuguent leurs efforts en unissant leurs rêves, il ne fait aucun doute que les relations sino-françaises progresseront avec stabilité et vitalité", a estimé Ding Yifan, chercheur de l'Institut du développement mondial, rattaché au Centre de recherche du Conseil des affaires d'Etat chinois sur le développement, lors d'une interview accordée récemment à Xinhua.
A l'invitation du président chinois Xi Jinping, le président français Emmanuel Macron entamera sa première visite d'Etat en Chine du 8 au 10 janvier. Durant cette visite, les deux chefs d'Etats feront le bilan de leurs relations bilatérales, définiront la direction de leur future coopération sur les plans politique, économique et culturel, et discuteront des moyens de renforcer leurs relations bilatérales.
Ils échangeront également leurs points de vue sur les grandes questions internationales et régionales et discuteront du renforcement de la coopération pour défendre le multilatéralisme, construire une économie mondiale ouverte, améliorer la gouvernance mondiale et travailler ensemble pour faire face aux nouveaux défis de notre planète.
Selon M. Ding, économiste et expert des relations franco-chinoises, "les réformes de M. Macron peuvent stimuler l'économie intérieure et donner plus de confiance au peuple français à court terme, mais à long terme, l'effet réel est incertain [...] Le plus grand obstacle de l'économie française se trouve dans le déclin de l'industrie manufacturière et des technologies de pointe".
"Le marché offert par la Chine attire les entreprises françaises de toute taille. De nombreux accords commerciaux seront signés au cours de cette visite de M. Macron en Chine pour avoir un meilleur accès au marché chinois", a-t-il expliqué.
Quant à la coopération sino-française sur la scène internationale, M. Ding a estimé que la Chine et la France avaient pour responsabilité commune de maintenir la paix et le multilatéralisme. Lors de leur rencontre, les deux présidents pourraient échanger leurs points de vue sur diverses questions internationales, telles que la situation dans la péninsule coréenne.
Selon M. Ding, la coopération sur le changement climatique sera une priorité, d'autant plus que la France attache une grande importance à la protection de l'environnement.
Toutefois, il existe encore certains défis auxquels les relations franco-chinoises sont confrontées. "D'une part, le gouvernement français veut solliciter l'appui de la Chine pour la construction européenne. Il souhaite aussi relancer l'économie intérieure par le biais d'une coopération mutuellement bénéfique avec la Chine. D'autre part, l'opinion publique française considère la forte compétitivité des entreprises chinoises comme une menace pour l'industrie locale. Certains Français imputent même le chômage et la faillite en France à la concurrence 'déloyale' des entreprises chinoises", a-t-il rappelé.
"Il s'agit là d'une contradiction entre l'aspiration du gouvernement et la réaction de l'opinion publique", a-t-il poursuivi. "Au lieu de fermer la porte à la coopération et de s'accuser sans fondement, il faudrait renforcer activement le dialogue et prendre des mesures concrètes", a-t-il estimé.
Le regain du protectionnisme et la non-reconnaissance du statut d'économie de marché de la Chine par l'Union européenne (UE) constituent les deux principaux facteurs qui perturberaient la coopération entre la Chine et l'UE, a déploré M. Ding.
A l'heure où l'Allemagne est aux prises avec des problèmes internes, et que la France jouisse d'une réputation de puissance européenne stable, elle doit saisir l'occasion de la visite du président Macron en Chine, a estimé l'économiste, pour promouvoir le partenariat stratégique franco-chinois, ce qui renforcera non seulement la position française en Europe et dans le monde, mais contribuera aussi à éliminer des obstacles à la coopération sino-européennes.