Dernière mise à jour à 09h13 le 29/01
La Chine peut jouer un rôle important dans la stimulation de la croissance mondiale en 2023, a déclaré à Xinhua Hamid Rashid, un économiste de premier plan des Nations Unies, dans une interview après la publication mercredi du rapport phare de l'ONU sur l'économie mondiale, World Economic Situation and Prospects (WESP) 2023.
2022 a été une année difficile, mais en 2023, la Chine "peut jouer un rôle très important dans la stimulation de la croissance mondiale", a estimé M. Rashid, chef du Service de surveillance de l'économie mondiale, Division de l'analyse et des politiques économiques, Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, tout en commentant les perspectives économiques de la Chine.
"Je pense que tous les ingrédients de la reprise sont réunis. Nous sommes très optimistes quant à la reprise en Chine", a affirmé M. Rashid, auteur principal du rapport.
Il s'est dit convaincu que l'économie chinoise connaîtrait une "reprise robuste" en 2023, car ses politiques sont correctement alignées, ce qui signifie que la politique budgétaire et les politiques monétaires vont "dans la bonne direction".
Il n'y a pas eu de resserrement de la politique monétaire en Chine, ce qui est plutôt rassurant, car cela aurait probablement supprimé la croissance économique, a-t-il noté.
Pour M. Rashid, l'économie chinoise bénéficie de conditions favorables à la croissance, car son taux d'inflation est faible, malgré une inflation élevée ailleurs.
Par rapport à d'autres pays, la Chine a toujours "un taux d'inflation très bas", ce qui constitue un avantage exceptionnel.
La crise financière mondiale de 2008 a transformé la Chine en moteur de l'économie mondiale, a rappelé M. Rashid. Le rétablissement du rôle de moteur de la Chine est une bonne nouvelle pour de nombreux autres pays en développement, a-t-il ajouté.
Le WESP 2023 dresse un tableau sombre de l'économie mondiale et prévient que des crises multiples et croisées risquent d'aggraver les dommages causés à l'économie mondiale, la croissance devant passer de 3% en 2022 à 1,9% cette année.
M. Rashid a insisté sur la nécessité d'investir dans les capacités de production, de promouvoir le capital humain et de lutter contre le changement climatique, ajoutant qu'en réalisant ces investissements, le monde "sortirait de cette période difficile", car ils auraient des "effets multiplicateurs élevés", entraînant une hausse de la croissance et une réduction de l'inflation.
"La Chine l'a très bien fait au fil des ans", car le gouvernement "peut réellement piloter la reprise", a-t-il déclaré.
Considérant l'importance de l'économie chinoise pour le reste du monde, l'économiste a noté que le pays consommait à la fois des matières premières et des biens touristiques.
Prenant l'exemple des biens touristiques, M. Rashid a déclaré qu'ils étaient "une source majeure de revenus" pour de nombreux pays, dont la Malaisie, la Thaïlande et l'Indonésie.
"L'Europe dépend désormais du tourisme chinois. Et la Chine joue un rôle très important dans le tourisme mondial", a-t-il déclaré, ajoutant que la croissance du tourisme international profiterait à de nombreux pays qui dépendent de cette industrie.
La Chine entretient des "liens commerciaux très forts" avec d'autres économies manufacturières de la région, notamment le Japon et la Corée du Sud, a-t-il ajouté. Ces deux pays, entre autres, bénéficient de la reprise de la Chine lorsque celle-ci se redresse, a-t-il souligné.
L'économie chinoise sera sur une trajectoire "non seulement de reprise, mais de reprise durable" si la pandémie de COVID-19 peut être contrôlée, a jugé M. Rashid.
"Nous sommes confrontés à des temps économiques difficiles où la coopération internationale peut jouer un rôle très important dans le rétablissement de la confiance mondiale", a-t-il également déclaré.