Dernière mise à jour à 16h52 le 27/04

Page d'accueil>>Culture

La Chine va prendre des mesures pour assurer la survie des caractères rares à l'ère numérique

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.04.2023 10h48

Les autorités chinoises et les entreprises technologiques travaillent ensemble pour accélérer la numérisation des caractères chinois rarement utilisés, ce qui leur permettra d'être reconnus par les ordinateurs alors que les banques, les hôpitaux et les ministères du pays transfèrent de plus en plus leurs activités en ligne.

L'Institut chinois de normalisation de l'électronique du ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information, la multinationale technologique Tencent et d'autres ont annoncé le 23 avril des initiatives visant à solliciter des caractères rares auprès du public et à promouvoir la reconnaissance intersectorielle de ceux-ci.

(Photo /VCG)

(Photo /VCG)

« Le gouvernement et les services publics en Chine accélèrent leur transformation numérique et déplacent leurs opérations en ligne. Cependant, en raison d'un support technique insuffisant, de nombreux noms de personnes et noms de lieux ne peuvent pas être saisis », a expliqué Sun Wenlong, directeur adjoint de l'Institut de normalisation électronique de Chine, notant que « cela a causé des problèmes dans de nombreuses transactions, telles que l'ouverture de comptes bancaires et l'achat de billets de transport ».

L'institut invite notamment le public à photographier des caractères inhabituels et à les soumettre via un mini programme intégré à WeChat, une application de messagerie populaire exploitée par Tencent. S'ils réussissent l'évaluation des experts, ils seront ajoutés à l'ensemble officiel de caractères codés de la Chine, connu sous le nom de GB18030.

Selon Zeng Yu, vice-président de Tencent, depuis son lancement le 20 avril, le mini programme a reçu plus de 1 400 caractères rares. Celui qui compte le plus de soumissions jusqu'à présent est « biang », comme dans les « nouilles biang biang », un plat populaire de la province du nord-ouest du Shaanxi.

La dernière version de GB18030 contient plus de 80 000 caractères chinois. Cependant, la plupart des ordinateurs ne prennent en charge que la saisie et l'affichage d'environ 30 000 caractères couramment utilisés, a noté Sogou Keyboard.

Un problème de nommage

Selon des experts, environ 60 millions de personnes en Chine ont des noms contenant des caractères rares, et un nombre important de noms de lieux et de textes anciens ont du mal à être numérisés en raison des caractères non reconnus qu'ils contiennent.

Un exemple en est un village de la province du Yunnan, qui a récemment pris de l'importance après qu'un nom de famille local, « Nia », signifiant « un oiseau volant », n'a pas pu être saisi dans les ordinateurs, contraignant de nombreux villageois portant ce nom à le changer en un caractère similaire signifiant « canard » lors de l'enregistrement de leurs cartes d'identité.

Pour Tan Jingchun, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales, malgré les difficultés rencontrées, la numérisation doit continuer non seulement pour résoudre des problèmes pratiques, mais aussi pour préserver et transmettre la culture chinoise. « Chaque caractère rare fait partie du patrimoine culturel. Ils ne doivent pas être perdus à l'ère numérique ni devenir un obstacle à la société numérique », a de son côté noté M. Zeng.

(Rédacteurs :孙鸿宇, Yishuang Liu)
  • Votre pseudo
  •