Le président français François Hollande s'est entretenu longuement mardi soir avec Monsieur Lakshmi Mittal au sujet de l'avenir du site de Florange, et a réaffirmé sa volonté d'assurer la pérennité de l'emploi sur ce site et a présenté les différentes options possibles, a indiqué un communiqué de l'Elysée.
Le chef d'Etat français a demandé que les discussions se poursuivent entre l'Etat et l'entreprise jusqu'au terme du délai qui avait été convenu pour trouver un éventuel repreneur, selon la même source.
Selon la presse française, la rencontre entre l'entrepreneur indien et le chef d'Etat français constitue une tentative de médiation, après les propos virulents tenus par le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, au sujet du sidérurgiste et de sa présence en France.
"Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France", a affirmé M. Montebourg, dans une interview publiée lundi par le journal économique français Les Echos.
Ces déclarations, qui ont par la suite été tempérés par M. Montebourg, ont mis le feu aux poudres entre le groupe Arcelor- Mittal et l'Etat français, en pleines négociations au sujet du sort du site de Florange, situé en Moselle (est), mis à l'arrêt depuis plus d'un an et menacé de fermeture.
Il y a deux mois, le leader mondial de la sidérurgie accordait au gouvernement français un délai courant jusqu'au 1er décembre, soit samedi prochain, pour qu'il trouve un repreneur au site. Des divergences sont apparues au sujet des activités cédées par l' industriel indien, l'Etat réclamant la mise en vente de l'ensemble, et non seulement de la filière "liquide", chargée de la production d'acier brut.
"Le seul problème des hauts-fourneaux de Florange, ce n'est pas les hauts-fourneaux de Florange, c'est Mittal", s'est exclamé le ministre, reprochant au groupe à capitaux indiens ses mensonges " colossaux" depuis 2006, année de l'OPA (offre publique d'achat) hostile ayant permis à l'Indien de fusionner avec l'européen Arcelor.
L'idée d'une "nationalisation transitoire" de ce site industriel, formulée par M. Montebourg, a reçu l'approbation de nombreuses personnalités françaises, notamment d'hommes politiques de tout bord ou encore de syndicalistes, qui ont toutefois émis des réserves quant à la virulence de ton du ministre.
Le groupe Arcelor Mittal est le plus grand producteur mondial d' acier. Il détient 150 sites de production en France, où il emploie quelque 20.000 salariés, ce qui en fait l'un des plus gros employeurs du pays.