Du 25 au 26 avril, le président français François Hollande effectuera sa première visite d'État en Chine. Selon le programme de la visite annoncé par le ministère chinois des Affaires étrangères, le président Hollande rencontrera le président chinois Xi Jinping et d'autres dirigeants chinois, et se rendra par la suite à Shanghai.
Lors de sa campagne présidentielle, Hollande a tenu des propos assez durs à l'égard de la Chine, notamment au sujet de son déficit commercial et de ses taux d'intérêt. Cependant, après son élection, le ton du président à l'égard de la Chine s'est progressivement atténué.
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui s'était rendu en Chine pour préparer la visite de Hollande, a indiqué, en réponse aux questions du journaliste de China.org.cn, que la solution au problème du déficit commercial se trouvait dans la croissance et que le développement des échanges commerciaux et des investissements réciproques devait contribuer à sa réduction.
La visite en Chine de Hollande devra aussi permettre à la Chine de tirer vers le haut l'économie française fragilisée. Selon les prévisions publiées le 9 avril par la Banque de France, le taux de croissance de l'économie française au premier trimestre ne dépassera pas 0,1 %. Or, le gouvernement français doit appliquer une politique budgétaire de rigueur afin de réduire la dette publique.
La banque de France estime que, pour réduire le déficit budgétaire à 3 % en 2014, la France doit réduire de 40 milliards sa dette publique, ce qui place le gouvernement de Hollande face à un dangereux dilemme. En effet, une politique d'austérité stricte portera un coup dur à l'économie française déjà fragile, étant donné que la France affiche depuis longtemps un taux de chômage à deux chiffres.
Selon les données publiées le 29 mars par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), la dette publique de la France en 2012 représentait 90,2 % du PIB, soit une augmentation de 4,4 % par rapport à 2011 où elle n'était que de 85,8 %. Par ailleurs, le déficit public de la France n'a été ramené qu'à 4,8 % du PIB en 2012, à un chiffre au dessus de l'objectif du gouvernement qui visait 4,5 %.
Dans ses conditions où il est périlleux pour le président français d'appliquer une politique de relance, se rendre en Chine pour relancer les emplois et les investissements en France est certainement un bon choix.
Aujourd'hui, la France cherche à ouvrir de nouveaux champs de coopération avec la Chine, tout en poursuivant la coopération bilatérale dans les domaines traditionnels. Au début de cette année, lors de sa visite en Chine, Mme Nicole Bricq, ministre français du Commerce extérieur, a déclaré que la France espérait que la Chine ferait part, lors du voyage de Hollande en Chine, de sa décision de commander des avions à large fuselage (Airbus A330 et A350 notamment).
Dans le même temps, l'ambassadrice de France en Chine, Mme Sylvie Bermann, a indiqué que depuis de nombreuses années, la France et la Chine ont surtout coopéré dans les domaines de l'aviation et du nucléaire, c'est-à-dire en matière de grands contrats. Cependant, les consommateurs chinois s'intéressent davantage aux articles de luxe, aux parfums et aux vins français. « Nous souhaitons aussi explorer des domaines nouveaux, par exemple le domaine alimentaire, pour exporter nos produits vers la Chine », a ainsi déclaré Mme l'Ambassadrice.
Pendant la visite de François Hollande, la Chine et la France signeront une série d'accords, notamment dans les domaines de l'aéronautique, de l'aérospatiale, du nucléaire, de l'agroalimentaire, de la santé et de la médecine. Quant aux détails, interrogé à ce sujet par le journaliste de China.org.cn, Monsieur Fabius a refusé de les révéler et a demandé, en souriant, au journaliste de patienter.