Deux partis politiques de l'opposition, en l'occurrence le Social Democratic Front (SDF) et l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), ont déposé quatre recours en annulation partielle des premières élections sénatoriales du pays tenues dimanche dernier devant le Conseil constitutionnel hier.
L'UNDP invoque l'achat des votes dans les régions du Nord, du Littoral et de l'Extrême-nord et des irrégularités dans l'Adamaoua pour soutenir ses quatre recours. L'unique recours de l'Union démocratique du Cameroun (UDC), qui concerne la région de l'Ouest, est motivé par des soupçons de corruption des électeurs.
En attendant l'examen de ces requêtes par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel, la Commission nationale de recensement général des votes (CNRGV) procède depuis hier au décompte général des votes, au vu des procès-verbaux et autres pièces annexes transmis par les 10 commissions régionales de supervision du scrutin.
Composée de 17 membres représentant l'administration, la Cour suprême, Elections Cameroon (ELECAM) en charge de l'organisation des élections au Cameroun et les quatre partis politiques ayant pris part au scrutin, la CNRGV peut procéder au redressement d'éventuelles erreurs matérielles mais ne peut annuler ces procès- verbaux.
La CNRGV devra rendre sa copie au plus tard dimanche au Conseil constitutionnel, qui dispose de 15 jours après la clôture du scrutin pour statuer et proclamer les résultats définitifs.
D'après les statistiques d'ELECAM, les élections sénatoriales de dimanche ont connu un taux de participation de 98,97 %, et sur les 9887 conseillers municipaux inscrits qui constituent le collège électoral en l'absence des conseillers régionaux, 9785 ont pris part au vote de 70 sénateurs.
A ces sénateurs élus s'ajouteront les 30 autres que le président de la République et président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir, devront nommer (au plus tard 10 jours après la publication des résultats) conformément à la Constitution.