Les analystes chinois estiment que la croissance de la deuxième économie mondiale va se stabiliser à environ 7,6 % au quatrième trimestre, et elle devrait atteindre moins de 7,5 % l'an prochain.
Le PIB a augmenté de 7,8 % au troisième trimestre, 0,3 % de plus qu'au premier trimestre et 0,1 % de plus qu'au deuxième.
« L'amélioration des principaux indicateurs que nous suivons, notamment la production d'acier brut et de véhicules, les investissements dans les immobilisations et les nouveaux prêts, ainsi que le déstockage, tout indique que l'économie se comportera bien au quatrième trimestre », a déclaré Fan Jianping, économiste en chef au Centre d'information de l'État, basé à Beijing, lors d'un forum qui s'est tenu mercredi.
« Le ralentissement du rythme de certains importants indicateurs signifie cependant que la croissance devrait diminuer légèrement par rapport au 7,8 % enregistré au troisième trimestre. »
Li Deshui, ancien directeur du Bureau national des statistiques, a déclaré que la qualité de la croissance est maintenant plus importante que sa vitesse.
« Voilà pourquoi le président Xi Jinping et le premier ministre Li Keqiang ont déclaré à plusieurs reprises que la Chine devrait prendre l'initiative de ralentir dans une certaine mesure sa croissance économique, en échange de la transformation structurelle et de la modernisation industrielle », a-t-il dit.
Selon M. Fan, la croissance du PIB devrait être continue et stable, et les méthodes prises par le gouvernement pour stimuler la croissance devraient être durables et soutenir les bénéfices à long terme pour l'économie et le développement social.
De janvier à septembre, l'investissement en immobilisations a augmenté de 20,2 % en glissement annuel.
À propos de cette statistique, M. Fan a dit : « Nous ne devons pas diaboliser le rôle de l'investissement pour stimuler la croissance. L'investissement restera un moteur puissant de l'économie chinoise au cours de la prochaine décennie, dans le contexte des incertitudes grandissantes concernant la demande étrangère. »
Mais il a souligné que le gouvernement doit allouer plus de financement aux secteurs ayant besoin de fonds tels que la technologie, la logistique et la santé publique. Le gouvernement devrait aussi améliorer l'efficacité des investissements en choisissant des objectifs qui élèvent le niveau de vie, a-t-il ajouté.
« La transformation du modèle de croissance de la Chine va nécessairement sacrifier un peu de la vitesse de croissance qui a été alimentée par l'argent facile de la spéculation immobilière ou les revenus provenant des industries polluantes ou des secteurs en surcapacité », a déclaré M. Fan.
Selon lui, la Chine doit trouver de nouvelles sources de croissance en encourageant les industries de fabrication modernes, les secteurs de services modernes et la construction d'infrastructures dans les régions enclavées et reculées.
Il prévoit également que le gouvernement central ne lancera pas de programme de sauvetage ou de politique de relance à grande échelle comme il l'a fait en 2008. La croissance économique va se situer aux environs de 7,4 à 7,9 % au cours des prochaines années, et aucune de ces mesures n'est nécessaire.
« Ils devraient mettre fin à leur dépendance à l'égard des anciens modèles de croissance. Sinon, la Chine ne pourra pas subir de déstockage en profondeur, a déclaré M. Fan.
Zheng Xinli, vice-président du Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux, est optimiste quant aux perspectives de croissance.
Le gouvernement a fixé deux objectifs fondamentaux : le revenu de l'ensemble de l'économie et le revenu par habitant devraient doubler d'ici 2020 par rapport à 2010.