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Comment les véhicules électriques chinois ont-ils réussi à conquérir les cœurs et les esprits des Européens ?
Avec une qualité élevée, des designs innovants et des prix compétitifs, les marques chinoises de véhicules électriques telles que BYD, NIO, Xpeng, Hongqi et Lynk & Co gagnent de plus en plus le cœur et l'esprit des consommateurs européens.
Selon les statistiques de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), les marques chinoises représentent près de 4% des ventes de voitures électriques à batterie de l'Union européenne (UE) en 2022, contre 0,4% il y a à peine trois ans. L'UE a importé plus d'un demi-million de voitures fabriquées en Chine en 2022, dont environ 63% étaient électriques à batterie.
À mesure que les véhicules électriques chinois progressent sur la voie rapide en Europe, la collaboration dans l'industrie des deux côtés s'est également intensifiée. Les analystes et les dirigeants du secteur ont souligné qu'avec leurs avantages respectifs, une collaboration plus étroite entre la Chine et l'Europe dans le domaine des véhicules électriques bénéficierait davantage aux consommateurs et aux industries et créerait de nouveaux domaines de coopération entre la Chine et l'UE.
Une expérience utilisateur de haut niveau
À Frihamnen, une zone portuaire animée de la capitale suédoise Stockholm, Johan Lind, un Suédois, sirote un café dans sa NIO ET7 alors que le véhicule est transporté dans une boîte qui semble sortir d'un roman de science-fiction, la station d'échange d'énergie de troisième génération de NIO (PSS).
La durée de cette expérience, environ trois minutes, n'est sans doute guère différente du plein d'essence dans n'importe quelle station-service, mais la magie qui se produit à l'intérieur étonne la plupart des amateurs européens de véhicules électriques : mains libres, le véhicule passe par un changement automatique de batterie et une vérification du système électrique avant d'être prêt à reprendre la route.
« C'est vraiment fantastique ! » a déclaré Johan Lind, qui possède le véhicule depuis près d'un an. Particulièrement impressionné par les services d'échange d'énergie de NIO, il a souligné que les stations d'échange sont « un moyen simple et efficace de recharger la voiture très rapidement et efficacement ».
Grâce à une technologie d'échange de batterie aussi unique, NIO a fait une entrée rapide sur les marchés allemand, néerlandais, suédois et danois depuis ses débuts sur le marché européen via la Norvège en 2021.
À La Haye, aux Pays-Bas, plus tôt cette année, Ben Malawau, un Néerlandais, possédait déjà une voiture BYD Atto 3, dont la technologie avancée de batterie, les performances, les caractéristiques et le rapport qualité-prix l'ont grandement impressionné. « Nous apprécions la voiture grâce au grand écran sur le tableau de bord... Tout est en place, c'est très facile, très confortable à conduire », a-t-il déclaré, décrivant le modèle comme offrant « une meilleure qualité et une meilleure fonctionnalité » à un « prix moins élevé », et est apprécié par toute la famille.
« Lorsque les consommateurs européens entreront en contact avec certains produits électriques chinois, ils constateront que par rapport aux produits européens similaires, la qualité et les spécifications des véhicules électriques chinois sont bien supérieures. Cela surprend les consommateurs européens », a de son côté déclaré à Xinhua Spiros Fotinos, PDG de ZEEKR Europe.
Si les clients étaient attirés par les prix compétitifs proposés auparavant par les véhicules électriques chinois, ils sont désormais attirés par « une expérience complète », a pour sa part confié à Xinhua Mathias Hagelund, directeur du marketing de détail chez Xpeng Motors Danemark.
Des avantages technologiques
Les experts estiment que les technologies avancées, une plus grande disponibilité et une meilleure configuration sont les principales raisons du succès des véhicules électriques chinois, les consommateurs préférant des véhicules plus propres et plus intelligents, outre que le fait que les technologies clés de la Chine en matière de plates-formes de véhicules purement électriques, de batteries de puissance et de semi-conducteurs de troisième génération surpassent celles de les États-Unis et l'Europe.
Parallèlement, a indiqué la société d'analyse Patent Result, basée à Tokyo, les entreprises chinoises de véhicules électriques ont déposé 41 011 demandes de brevet dans des domaines liés à la recharge des véhicules électriques et à l'échange de batteries entre 2010 et 2022, bien devant tout autre pays dans le monde.
Peter Fintl, vice-président de la technologie et de l'innovation chez Capgemini Engineering, estime qu'en termes de progrès rapides dans les véhicules électriques, de taille des batteries, de coût ou d'efficacité globale, de nombreuses marques chinoises ont vraiment été celles qui ont donné le ton.
Selon NIO, son service Power Swap, activé par plus de 1 600 technologies brevetées, propose des vérifications automatiques de la batterie et du système électrique lors de chaque échange pour maintenir le véhicule et la batterie dans le meilleur état possible. De plus, contrairement aux véhicules électriques traditionnels qui nécessitent de longs temps de recharge, cette expérience de recharge ne nécessite que trois minutes environ.
David Holmbom, responsable du développement du réseau électrique chez NIO Suède, a déclaré que l'entreprise installait des PSS dans un réseau qui relie trois grandes villes suédoises - Stockholm, Göteborg et Malmö - et qu'avec 200 km entre les stations, les conducteurs de véhicules électriques n'ont plus « d'anxiété d'autonomie ».
En septembre, au Salon international de l'automobile (IAA) 2023 à Munich, en Allemagne, le fabricant chinois de batteries pour véhicules électriques Contemporary Amperex Technology Co., Ltd. (CATL) a présenté une nouvelle batterie au lithium fer phosphate (LFP) capable d'assurer 400 km d'autonomie avec une charge de 10 minutes seulement, ce qui rend les technologies de charge rapide plus abordables pour les consommateurs.
« Nous espérons que cette batterie pourra devenir une nouvelle norme pour l'industrie », a déclaré Gao Pengfei, ingénieur en conception de cellules de CATL, ajoutant que les fabricants européens de véhicules électriques étaient intéressés par les nouvelles technologies de CATL, qui pourraient améliorer leur compétitivité dans cette industrie en développement rapide.
Reconnaissant les avantages des constructeurs automobiles chinois, tels que leur innovation technologique rapide et leur développement de logiciels, ainsi que leur entrée précoce dans le secteur des véhicules électriques, Ferdinand Dudenhoeffer, directeur du CAR Center Automotive Research de Duisbourg, en Allemagne, a estimé que « dans les cinq à dix prochaines années, de nombreux véhicules électriques chinois et de véhicules à énergies nouvelles peupleront les routes européennes ».
Une synergie sino-européenne
Avec une intégration croisée de plus en plus approfondie de la technologie et des chaînes d'approvisionnement, l'industrie automobile, est une industrie hautement mondialisée qui nécessite une coopération internationale.
Selon les experts, la Chine et l'Europe sont très complémentaires et possèdent leurs propres caractéristiques en termes de technologie, de capacité de production et de chaînes d'approvisionnement. Une telle coopération gagnant-gagnant, ont-ils assuré, permettra aux constructeurs automobiles européens traditionnels d'accélérer leur processus d'électrification, tandis que les fabricants chinois de véhicules électriques élargiront ainsi leur marché mondial.
BYD, en partenariat avec des collaborateurs locaux, est déjà présent dans 15 pays européens, dont la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne, tandis que XPeng combine les ventes directes avec la collaboration d'agences locales pour les ventes et les services. NIO envisagerait de s'associer avec des concessionnaires en Europe pour augmenter ses ventes. Le géant des batteries CATL, après être devenu fournisseur de BMW peu après sa création en 2011, coopère depuis avec des entreprises telles que Volkswagen, Mercedes-Benz et PSA.
Alors que les entreprises de véhicules électriques et les producteurs de batteries chinois augmentent leur part de marché en Europe, les principaux acteurs européens se précipitent pour coopérer avec leurs partenaires chinois pour parvenir à une plus grande synergie.
Ainsi, en juillet, le groupe Volkswagen a renforcé sa présence en Chine avec l'acquisition d'une participation de 4,99% dans la startup locale de véhicules électriques XPeng. Parallèlement, la marque de luxe du constructeur automobile Audi a encore élargi sa coopération avec son partenaire chinois SAIC.
Plus tard en octobre, Stellantis, un constructeur automobile multinational dont le siège est à Amsterdam, aux Pays-Bas, a annoncé l'acquisition de 20% des actions du constructeur chinois de véhicules électriques Leapmotor. L'accord prévoit la formation d'une coentreprise à 51/49 dirigée par Stellantis qui accorde à Stellantis « des droits exclusifs pour l'exportation et la vente, ainsi que la fabrication des produits Leapmotor en dehors de la zone Grande Chine ».
"Nous combinerons notre expérience, nos connaissances avec les nouvelles technologies développées en Chine. Cette combinaison nous rendra particulièrement spéciaux. Nous avons notre patrimoine et nous intégrerons ces nouvelles technologies dans nos produits bien connus", a déclaré à Oliver Blume, PDG du Groupe Volkswagen.
De son côté, a déclaré Holger Klein, PDG du Groupe ZF, fournisseur allemand de pièces et composants automobiles, l'entreprise, tout en doublant sa présence en Chine, voit également de nouvelles opportunités de coopération avec les constructeurs automobiles chinois qui cherchent à s'établir sur le marché européen. « ZF souhaite coopérer sur toute la gamme de produits que nous proposons », a-t-il ajouté.
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