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Les États-Unis ont des responsabilités indiscutables dans la crise ukrainienne

le Quotidien du Peuple en ligne | 31.03.2022 09h55

Après avoir connu de profondes mutations et une pandémie sans précédent depuis un siècle, le monde est aujourd'hui confronté à un autre problème majeur : la crise ukrainienne. Résoudre les défis actuels et futurs et rechercher un cessez-le-feu est une aspiration commune de toutes les nations et de tous les peuples épris de paix. A cet égard, les grands pays devraient plus que les autres jouer un rôle constructif, mais les États-Unis, qui ont des responsabilités pourtant indiscutables dans la crise, ne prennent aucune mesure pour la résoudre.

Les États-Unis se présentent d'une part comme un soi-disant « gardien de la paix » et un « protecteur d'un ordre international fondé sur des règles », tout en fabriquant d'autre part des histoires politiques de démocratie combattant l'autorité et de justice combattant le mal. Ils s'acharnent à fomenter des affrontements entre camps et d'attiser des conflits idéologiques, dans le but de faire porter aux autres le chapeau de leurs propres responsabilités, de créer des contradictions et d'entraver le développement d'autres pays.

La crise ukrainienne a encore révélé l'essence de l'hégémonie américaine et les conséquences pernicieuses de la mentalité de guerre froide. L'expansion vers l'est de l'OTAN dirigée par les États-Unis est la cause profonde de la crise, et c'est Washington qui est l'initiateur de la crise. Comme l'a souligné un expert international, il n'est possible d'arrêter une guerre que lorsque le contexte de ladite guerre est connu de tous.

Le contexte historique complexe de l'Ukraine est la conséquence de l'interaction de plusieurs causes. Cependant, en ce qui concerne les causes et le développement, ainsi que les bons et les mauvais côtés de la question, l'expansion de l'OTAN vers l'Est est un sujet incontestable.

Selon un article récemment publié par l'organisation médiatique espagnole Rebelion, les désirs insatiables de l'OTAN sont la cause profonde et les cellules cancéreuses de tous ces conflits. Le journal espagnol Rebelion a souligné que l'OTAN continuerait à se renforcer parmi les « pays occidentaux » pour envoyer les ordres du faux « monde libre » vers des endroits plus éloignés et mener des guerres contre tous les pays qui s'opposent à ses plans.

L'OTAN est une relique de la guerre froide. Quand l'Union soviétique s'est dissoute et que la guerre froide a pris fin dans les années 1990, il n'y avait plus aucune raison de la conserver. Cependant, l'alliance, dirigée par les États-Unis, a constamment élargi sa sphère d'influence. Sous couvert de consolider la démocratie, d'assurer la stabilité et de promouvoir des valeurs communes, l'OTAN a encore et encore rompu ses promesses et s'est étendu à cinq reprises vers l'est, repoussant ses frontières vers l'est de plus de 1 000 kilomètres. Il a déployé des armes offensives stratégiques avancées massives et promis l'adhésion de l'Ukraine et d'autres pays à l'OTAN, enfonçant le couteau de l'OTAN dans le flanc des frontières de la Russie.

Un théoricien géostratégique américain a même affirmé qu'une Europe en expansion et démocratique doit être un processus historique ouvert, non soumis à des limites géographiques politiquement arbitraires. Cependant, des universitaires américains rationnels ont depuis longtemps reconnu le danger de l'expansion de l'OTAN vers l'Est, l'un d'entre eux déclarant que « l'expansion de l'OTAN serait l'erreur la plus grave de la politique américaine de toute la période de l'après-guerre froide ».

L'OTAN, en tant qu'alliance militaire, a longtemps été utilisée par la Maison Blanche pour étendre davantage l'hégémonie américaine. L'alliance, dirigée par les États-Unis, a déclenché des « révolutions de couleur » et fait des ravages près de la Russie en ouvrant à plusieurs reprises les boîtes de Pandore. L'OTAN a ainsi bombardé Belgrade sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU, détruit la Serbie et lancé des guerres en Afghanistan, en Irak et en Libye. Selon l'académicien Andrei Makine de l'Institut de France, tout cela a contribué au sentiment de la Russie d'être encerclée. L'Occident, en particulier les États-Unis, est responsable de la crise ukrainienne, a pour sa part noté le professeur John Mearsheimer de l'Université de Chicago.

D'un point de vue historique et global, la crise ukrainienne est un autre bouleversement de la sécurité mondiale dirigé par les États-Unis. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont toujours guidé leur diplomatie par la géopolitique, percevant le monde comme un échiquier sur lequel où l'on pratique un jeu de pillage. Incités par cette mentalité de guerre froide, les États-Unis ont mis en scène à distance le printemps arabe en Afrique subsaharienne, les révolutions colorées en Europe, la doctrine Monroe en Amérique latine, ainsi que des coups d'État et des assassinats dans un certain nombre de pays, faisant des ravages sur l'ordre international et compromettant la paix mondiale.

Alice Weidel, co-dirigeante du parti Alternative pour l'Allemagne, a quant à elle souligné qu'en adhérant à la mentalité dépassée de la guerre froide et en niant avec arrogance le statut de pays majeur de la Russie, l'Occident a fait à l'Ukraine une promesse qui ne sera jamais tenue, ce qu'elle a qualifié d'erreur historique catastrophique. Ce dont toutes les parties ont besoin, c'est d'une vision réaliste et claire de la géopolitique et de tout mettre en œuvre pour établir un mécanisme de sécurité pour l'Europe qui transcende la mentalité des camps Ouest-Est.

« Pourquoi, avec toutes les possibilités pleines d'espoir engendrées par la fin de la guerre froide, les relations Est-Ouest devraient-elles se centrer sur la question de savoir qui serait allié avec qui et, par implication, contre qui dans une situation fantaisiste, totalement imprévisible et des plus improbables d'un futur conflit militaire ? ». Cette question soulevée par l'ancien ambassadeur des États-Unis en Union soviétique George Kennan en 1997 attend toujours une réponse du gouvernement américain.

En tant que déclencheur et principal moteur de la crise ukrainienne, les États-Unis devraient plutôt se livrer à quelques moments d'introspection sur leur rôle déshonorant, abandonner complètement leur mentalité de guerre froide et leurs pratiques hégémoniques, et apporter des contributions significatives au maintien de la paix mondiale et régionale.

(Par Zhong Sheng, pour le Quotidien du Peuple. Zhong Sheng est un pseudonyme souvent utilisé par le Quotidien du Peuple pour exprimer ses opinions sur la politique étrangère et les affaires internationales)

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Ying Xie)
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