Les bureaux de vote ont ouvert mercredi matin en Corée du Sud pour l'élection présidentielle, qui s'annonce très serrée entre la conservatrice Park Geun-hye, fille du général qui a dirigé le pays dans les années 60 et 70, et Moon Jae-in, un ancien avocat, spécialiste des droits de l'Homme, qui fut emprisonné en 1975 pour avoir protesté contre le régime autoritaire de l'époque.
Plus de 40,4 millions d'électeurs sont attendus à travers le pays dans les 13 542 bureaux de vote, qui ont ouvert leurs portes ce matin à 6h00 (21h00 GMT mardi) et fermeront à 18h00 (09h00 GMT). Le résultat du scrutin devrait être annoncé pour minuit.
Les sondages d'opinion publiés la semaine dernière ont montré que Park Geun-hye, du Parti Saenuri ("Nouvelle frontière"), formation conservatrice actuellement au pouvoir, disposait d'une légère avance sur son rival Moon Jae-in, du Parti démocrate unifié, principal parti d'opposition de centre-gauche.
Dans la plupart des sondages, le faible écart se trouvait dans la marge d'erreur, et les sondeurs prédisent que le résultat sera très serré et dépendra en définitive du taux de participation.
Mme Park, 60 ans, fille de l'ancien dictateur Park Chung-hee, cherche à devenir la première femme chef de l'Etat et à maintenir au pouvoir le parti conservateur pour un quinquennat supplémentaire.
"Je rétablirai la classe moyenne et l'étendrai à 70% de la population du pays", a déclaré mardi Mme Park lors d'une conférence de presse à son siège de campagne à Séoul.
Mme Park, qui a joué le rôle de première dame de facto auprès de son père après l'assassinat de sa mère en 1974, reste populaire parmi les électeurs âgés nostalgiques de la croissance économique rapide enregistrée durant les 18 années de règne de son père.
La candidate conservatrice est cependant fortement rejetée par les anciens militants pour la démocratie, au rang desquels M. Moon, emprisonné en 1975 pour avoir protesté contre l'ancien dictateur.
M. Moon, 59 ans, est un ancien avocat qui a été beaucoup impliqué dans des affaires liées aux droits de l'Homme. Il a également été secrétaire général de cabinet du défunt président Roh Moo-hyun.
"Il a été prouvé que le Parti Saenuri est incapable de représenter le pays", a-t-il déclaré au dernier jour de la campagne électorale.
La Constitution du pays interdit au président sortant, Lee Myung-bak, dont le quinquennat se termine début 2013, de briguer un nouveau mandat.