Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a démenti samedi que lui-même et d'autres membres du Parti populaire (PP) aient perçu des versements illégaux en liquide à l'insu des autorités fiscales.
Ces accusations sont "fausses", a déclaré M. Rajoy au siège du PP à Madrid.
"Je n'ai jamais perçu ni distribué d'argent au noir'", a-t-il affirmé dans un discours retransmis à la télévision.
Il a souligné qu'il n'était pas venu à la politique "pour gagner de l'argent" et qu'il avait en réalité "perdu de l'argent". "Je me suis engagé en politique pour changer les choses", a-t-il ajouté, tout en faisant comprendre qu'il n'envisageait pas de démissionner.
"Si certains imaginent que face au harcèlement je vais abandonner la tâche que les Espagnols m'ont confiée, je tiens à leur dire qu'ils se trompent", a déclaré M. Rajoy. Il a également annoncé qu'il rendrait publiques ses déclarations de revenus en les mettant en ligne dès la semaine prochaine.
Le chef du gouvernement a également démenti que son parti ait eu des comptes bancaires en Suisse, et a vivement rejeté les accusations de paiements occultes à divers membres du PP.
"Ce gouvernement a un cap et ne va pas s'en détourner. Je dis cela parce que nous sommes sur la bonne voie. Je sais que nous n'en avons pas vu les fruits pour l'instant, mais nous allons les voir, parce que les graines ont été semées, et ce de façon bien ordonnée", a souligné M. Rajoy.
Cayo Lara, le leader du parti Izquierda Unida (Gauche unie), a demandé samedi à M. Rajoy de démissionner. De leur côté, le chef de file du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) Alfredo Pérez Rubalcaba et la porte-parole du PSOE au Parlement Soraya Rodriguez ont estimé que les explications de M. Rajoy étaient insuffisantes.
Le scandale a éclaté le 18 janvier lorsqu'a été révélée la découverte d'une somme de 22 millions d'euros sur un compte en Suisse appartenant à l'ancien trésorier du PP Luis Barcenas et que celui-ci a été accusé d'avoir effectué des versements illégaux à des membres du PP.