Au moins trois manifestants séparatistes ont été tués et 15 autres blessés jeudi lors d'affrontements avec les forces de l'ordre à Aden, ville portuaire située dans le sud du Yémen, ont indiqué à Xinhua la police et des témoins.
A Aden, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et ont tiré à balles réelles en direction de centaines de manifestants sécessionnistes, tuant au moins trois personnes et en blessant 15 autres, ont précisé des témoins à Xinhua.
"On a recensé jusqu'à présent un total de 15 blessés ; sept ont été blessés dans des heurts survenus aux abords d'une place publique dans le quartier de Khor Maksar et les autres ont été blessés lors d'affrontements armés au Cratère et dans le quartier de Mansoura", a indiqué l'un des témoins.
Des affrontements violents se sont produits entre les forces de l'ordre et des centaines de manifestants sécessionnistes qui ont tenté de prendre d'assaut la place fortement gardée dans le quartier de Khor Maksar.
Les soldats ont tenté de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogène et de balles réelles, mais les heurts se sont poursuivis, ce qui a bloqué la circulation et obligé les magasins du quartier à fermer, a confié à Xinhua un militant séparatiste sous couvert d'anonymat.
Un policier a déclaré qu'au moins trois séparatistes avaient succombé à leurs blessures environ une heure après avoir reçu des balles au cours d'affrontements armés survenus tôt dans la matinée avec les forces de l'ordre à Aden.
Mercredi, les autorités en charge de la sécurité avaient menacé d'utiliser la force contre "toute personne qui tenterait de perturber le bon déroulement des festivités liées à l'anniversaire de l'élection incontestée du président Abd-Rabbo Mansour Hadi organisées à Aden."
M. Hadi a été élu président en février 2012. Avant la tenue de ces élections présidentielles, les partis yéménites rivaux avaient conclu un accord de transfert de pouvoir en vertu duquel l'ancien président Ali Abdallah Saleh avait démissionné en échange de la garantie de son immunité judiciaire et remis le pouvoir au vice-président de l'époque M. Hadi. Cet accord avait été signé à la suite d'une année de manifestations ayant coûté la vie à plus de 2 000 personnes.
Le président a appelé les groupes séparatistes des régions méridionales du pays à participer au dialogue de réconciliation nationale prévu le 18 mars.