Une récente étude aurait apporté la preuve que cette peinture de renommée mondiale possède une autre version, antérieure.
De nouveaux tests pratiqués sur un tableau présenté comme la version originale de la Joconde, portrait peint par Léonard de Vinci à la fin du 15e siècle, auraient fourni une nouvelle preuve qu'il est bien une œuvre du maître italien, a déclaré mercredi une fondation d'art suisse.
Les tests, conduits l'un par un spécialiste de la «géométrie sacrée » et l'autre par l'Institut fédéral suisse de technologie de Zurich, ont été réalisés à la suite de la présentation de la peinture, la Mona Lisa d'Isleworth, en septembre à Genève.
« Si l'on ajoute à ces nouvelles découvertes la richesse des études scientifiques et physiques que nous possédons déjà, je crois que tout le monde va trouvera que l'on à là la preuve écrasante d'une attribution à Léonard », a déclaré David Feldman, vice-président de la fondation.
La Joconde, qui est exposée au musée du Louvre à Paris depuis plus de trois siècles, a longtemps été considérée comme la seule peinte par Léonard -même s'il y a eu des copies- et les prétentions concernant la peinture suisse ont encore été rejetées par certains experts l'an dernier.
Mais cette œuvre a également obtenu du soutien dans le monde de l'art, encourageant la Fondation Mona Lisa de Zürich -un groupe international qui dit n'avoir aucun intérêt financier dans cette démarche- de poursuivre ses efforts afin de démontrer son authenticité.
M. Feldman, un négociant international en art et en timbres d'origine irlandaise, dit avoir été contacté après la présentation publique du portrait -qui montre une femme beaucoup plus jeune que celle exposée au Louvre- par un géomètre italien, Alfonso Rubino.
« Il a longuement étudié la géométrie de l'Homme de Vitruve de Léonard de Vinci -un croquis présentant un jeune homme avec des bras et des jambes tendus- et a offert d'examiner notre tableau pour voir si elle était conforme », a déclaré M. Feldman.
La conclusion de M. Rubino, de Padoue a été que le portrait d'« Isleworth » -du nom d'une banlieue de Londres où il avait été conservé par un connaisseur britannique, Hugh Blaker, il y a 80-90 ans- est conforme à la géométrie de Léonard de Vinci et qu'il doit être une œuvre du maître.
Selon la fondation, l'institut de Zurich a réalisé un test de datation au carbone de sur la toile de sa peinture et a constaté qu'elle avait presque certainement été fabriquée entre 1410 et 1455 -réfutant les prétentions affirmant que c'était une copie de la fin du 16e siècle.
Des études antérieures du coup de pinceau présentées en septembre dernier aux États-Unis par le physicien et amateur d'art John Asmus ont conclu que la version « originale » et la version du Louvre qui attire les foules ont été peintes par le même artiste.
L'authenticité de la base de la peinture, découverte par Blaker dans une maison de campagne anglaise en 1913, a été vivement contestée par Martin Kemp, expert reconnu de Léonard de Vinci, qui a affirmé l'an dernier qu'« il y avait tellement d'erreurs ».
M. Feldman et ses collègues de la fondation ont rétorqué que M. Kemp n'a jamais donné suite aux invitations à venir voir la peinture.
Des documents montrent qu'une peinture de son épouse Lisa a été commandée vers la fin du 15e siècle par le noble Florentin Francesco del Giocondo. En français, la version du Louvre est connue sous le nom de La Joconde et de La Gioconda en italien.
Les partisans de la version « jeune » disent qu'elle a presque certainement été livrée inachevée à del Giocondo avant que Léonard ne quitte l'Italie en 1506 et s'installe en France, où il mourut en 1519 dans un petit château de la Loire.
De la maison des Giocondo, il est probable qu'elle a finalement pris le chemin de l'Angleterre après avoir été acheté par un aristocrate anglais en voyage, disent-ils, tandis que la version de Paris a probablement été peinte par Léonard vers 1516 en France.