Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé jeudi sa préoccupation face au manque de coopération de Téhéran avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant son programme nucléaire.
"Le refus persistant de l'Iran de finaliser ses discussions avec l'AIEA pour faire toute la lumière sur les finalités de son programme nucléaire est très préoccupant", a déclaré le porte- parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, soulignant les efforts déployés par l'organisme international pour avancer dans son enquête sur les visées du programme nucléaire iranien.
"Malheureusement, l'Iran n'a pas saisi les occasions de ses réunions avec l'Agence pour s'engager enfin dans une démarche de coopération et de transparence", a estimé le haut diplomate français.
"À l'inverse, nous constatons que l'Iran a annoncé l'installation de centrifugeuses de nouvelle génération sur le site de Natanz (centre), destinées à accélérer son programme d'enrichissement de l'uranium", a-t-il encore regretté.
M. Lalliot a, en outre, appelé Téhéran à coopérer avec l'AIEA "en vertu de ses obligations internationales", citant à l'appui de ses propos les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et du Conseil des gouverneurs de l'AIEA adoptées en novembre 2011 et en septembre 2012.
Le chef des inspecteurs de l'AIEA, Herman Nackaerts a, en effet, indiqué jeudi matin, à son retour d'une courte mission à Téhéran, ne pas être parvenu à finaliser d'accord avec les autorités iraniennes. "Nous avons eu des discussions sur un document d'approche structurée qui n'a pas pu être finalisé", a-t- il affirmé.
Le représentant iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh avait, pour sa part, tenu des propos plus optimistes, faisant état d'avancées dans les pourparlers en cours avec l'agence onusienne, qui demande notamment l'accès à certains sites, comme celui de Parchin, non loin de Téhéran.
"Des négociations intensives sur un cadre visant à régler les questions concernant le programme nucléaire iranien ont eu lieu", a indiqué mercredi M. Soltanieh, selon l'agence d'information iranienne ISNA, estimant que les deux parties avaient surmonté certaines divergences et s'étaient mis d'accord sur quelques points.
Quant au représentant de l'AIEA, M. Nackaerts, il a, malgré son constat d'échec, souligné la volonté de son agence de continuer les négociations. "Notre engagement à poursuivre le dialogue est inébranlable. Nous allons travailler dur afin de résoudre les différends qui restent", a-t-il assuré.
Pour le diplomate français, "le Conseil des gouverneurs (de l' AIEA), qui se réunira au début du mois de mars (au siège de l' organe onusien à Vienne, en Autriche), devra faire un constat sans concessions des manquements iraniens".
"Il sera l'occasion de rappeler une nouvelle fois l'Iran à ses obligations internationales et d'en tirer les conséquences", a conclu M. Lalliot.
Il est à rappeler que l'Iran s'apprête à reprendre ses discussions avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne), le 26 février prochain, au Kazakhstan, après plusieurs mois de suspension.