L'Union européenne (UE) a réaffirmé lundi sa position selon laquelle la voie politique est la seule issue à la crise syrienne, et la Russie aspire également à une solution politique au conflit, en dépit des obstacles à surmonter.
A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont discuté de la situation en Syrie avec Lakhdar Brahimi, le représentant spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie.
A l'issue de la discussion, Catherine Ashton, la chef de la politique étrangère de l'UE, a annoncé que le bloc des 27 allait continuer de soutenir les efforts déployés par Lakhdar Brahimi pour créer un espace de dialogue politique entre l'opposition syrienne et les représentants du régime de Bachar al-Assad.
La seule issue à cette crise est politique, et l'UE est prête à aider "de toutes les façons possibles", a déclaré Catherine Ashton.
Elle a ajouté qu'en parallèle, l'UE est déterminée à augmenter l'aide à la population syrienne et le soutien à l'opposition.
L'UE constitue la première source d'aide humanitaire pour la population syrienne, avec plus de 400 millions d'euros (environ 520 millions de dollars américains) déboursés.
"Nous cherchons des façons de travailler avec l'opposition pour aider à restaurer les services fondamentaux, comme l'accès aux médicaments, la purification de l'eau et la production d'électricité, et même certains services administratifs", a déclaré Mme Ashton à l'issue de la réunion.
"En attendant, nous continuons de travailler avec nos partenaires internationaux pour réduire davantage nos divergences", a-t-elle ajouté.
A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que son pays était prêt à contribuer à la recherche d'une solution politique au conflit syrien, en dépit des obstacles créés par certains "sponsors" de l'opposition syrienne.
"Il y en a beaucoup qui cherchent à empêcher (la conclusion des violences, ndlr), notamment les sponsors extérieurs de la soi-disant opposition inflexible", a déclaré M. Lavrov aux journalistes avant de rencontrer Haytham Manna, coordinateur du Comité national de coordination (CNC) de Syrie.
"Nous sommes convaincus que les efforts pour réunir l'opposition patriotique aux préparatifs pour un dialogue contribuent beaucoup au processus que nous envisageons", a-t-il déclaré, cité dans un reportage publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie russe a annoncé que le gouvernement syrien avait également donné ses propositions pour un dialogue.
"La Russie aimerait faciliter la réunion de ces deux processus", a-t-il déclaré, avant de maintenir que les problèmes politiques en Syrie doivent être réglés par les Syriens eux-mêmes.
M. Lavrov a qualifié le CNC de "force influente de l'opposition syrienne", et a soutenu ses aspirations à une solution politique au conflit, d'après le reportage.
Pendant ce temps, la Coalition nationale syrienne (SNC), le principal groupe d'opposition au régime syrien, a encore une fois reporté une réunion sur la formation d'un gouvernement de transition.
La réunion devait initialement se dérouler le mois dernier à Istanbul, en Turquie, avec l'objectif d'élire un "Premier ministre de transition", mais elle a été repoussée au jeudi 14 mars.
Pendant que la communauté international poursuit ses efforts de médiation dans le but de mettre un terme aux violences et aux effusions de sang, les explosions et autres attaques continuent de faire ravage en Syrie.
Lundi, des obus de mortier ont visé un quartier historique et un stade à Damas, la capitale syrienne, faisant nombre de blessés parmi les civils et les athlètes présents sur les lieux, d'après les médias syriens.
Les deux premiers obus ont touché le quartier de Bab Sharqi, entraînant de lourdes pertes matérielles et humaines, d'après les médias, tandis que l'autre obus a atterri sur le stade Tihsreen dans le quartier de Bramkeh (centre-ville), blessant deux arbitres, un journaliste et un employé.
Le même stade avait essuyé un autre tir d'obus le mois dernier, tuant un footballeur de 19 ans.
Ces types d'attaques font partie du lot quotidien des Syriens qui sont pris en sandwich dans les banlieues de Damas entre les rebelles et les troupes du gouvernement.