Le représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue des États arabes pour le conflit en Syrie, Lakhdar Brahimi, a salué mercredi l'annonce faite par le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Serguei Lavrov, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui souhaitent oeuvrer à la recherche d'une solution politique à la crise en Syrie.
Lors d'une rencontre hier à Moscou, les deux chefs de la diplomatie de leur pays se seraient mis d'accord pour organiser une conférence internationale en vue de trouver une solution politique, encourageant le gouvernement syrien et les groupes d'opposition à ouvrir des négociations.
« Les déclarations faites hier à Moscou constituent un premier pas d'une importance considérable, mais cela ne reste qu'un premier pas », a observé M. Brahimi, qui s'est toutefois réjoui de cette « bonne nouvelle » concernant la Syrie, la « première » « depuis très longtemps ».
Le représentant spécial conjoint, qui participe actuellement à une réunion du groupe des Sages en Irlande, a demandé à plusieurs reprises aux États-Unis et à la Fédération de Russie d'assumer un leadership sur ce dossier et de coopérer dans le cadre d'un processus de mise en oeuvre du Communiqué de Genève.
Ce document, que Lakhdar Brahimi a toujours considéré comme le « socle de la paix », a été adopté le 30 juin 2012 par le Groupe d'action sur la Syrie. Il appelle à l'établissement d'une autorité de transition, dotée des pleins pouvoirs exécutifs, dans le cadre d'une transition politique menée par les Syriens eux-mêmes, et engage toutes les parties en faveur d'une cessation des violences armées et à l'application du plan de paix en six points de Kofi Annan.
Le Groupe d'action est composé des secrétaires généraux de l'ONU et de la Ligue des États arabes, des ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité – Chine, Fédération de Russie, France, Royaume-Uni et États-Unis –, ainsi que de celui de la Turquie et de la Haut représentante des Affaires étrangères de l'Union européenne. Les ministres des Affaires étrangères de l'Irak, du Koweït et du Qatar sont également membres de ce groupe en raison de leur rôle au sein de la Ligue des États arabes.
« Nous pouvons désormais attendre des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité et des autres membres qu'ils travaillent ensemble, et avec le secrétaire général, à l'avancement de ce processus », a noté M. Brahimi.
« Les Syriens doivent évidemment être impliqués au premier chef dans ce processus, qui doit démarrer au plus vite. Il est également très important que la région toute entière se mobilise pour le soutenir », a-t-il ajouté.