La première série de négociations sur la formation d'une coalition entre le groupe conservateur de la chancelière allemande Angela Merkel et son principal adversaire a pris fin vendredi, les deux parties ayant convenu de poursuivre leurs pourparlers dans 10 jours.
L'atmosphère des pourparlers préliminaires vendredi était "bonne, sobre et constructive", a déclaré devant la presse Hermann Groehe, secrétaire général de l'Union chrétienne-démocrate d'Angela Merkel (CDU) à l'issue de la réunion qui a duré trois heures.
Andrea Nahles, secrétaire général du Parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche, a déclaré que les négociations se sont déroulées dans une "atmosphère d'ouverture d'esprit".
Faute d'une majorité parlementaire suite aux élections du 22 septembre, le groupe de la CDU et son parti frère bavarois l'Union chrétienne-sociale (CSU) ont besoin d'un partenaire pour gouverner la plus grande économie d'Europe ces quatre prochaines années.
58 % des Allemands seraient en faveur d'une "grande coalition" entre la CDU, la CSU et le SPD, comme au cours du premier mandat de Mme Merkel en 2005-2009. Mais l'idée a été rejetée par une majorité de membres du SPD, ont indiqué de récents sondages.
Les dirigeants du SPD ont déclaré la semaine dernière que la décision de former ou non une coalition avec l'Union serait prise par les 470.000 membres du parti.
Leurs divergences sur un certain nombre de politiques nationales comme les hausses d'impôts et la fixation d'un salaire minimum légal national constituent le principal obstacle à la formation d'une coalition.
Lors de la campagne électorale, le SPD a défendu une plus grande justice sociale et a réitéré son intention d'introduire un salaire minimum national de 8,50 euros (11,35 dollars) de l'heure. Le parti veut également faire passer de 42 à 49 % le taux d'imposition pour les revenus supérieurs à 100.000 euros.
Mais Mme Merkel a déclaré que ces projets de hausse des impôts risquent de porter préjudice à la bonne situation du pays. La CDU et la CSU ont exclu les hausses d'impôts lors de leur campagne électorale et soutiennent les accords sur le salaire minimum conclus entre les employeurs et les syndicats de différents secteurs et régions industriels.
Andrea Nahles a déclaré lundi que les tractations devraient durer longtemps et que le nouveau gouvernement devrait être formé "en décembre ou janvier".
La CDU et la CSU ont également prévu de mener jeudi des consultations avec les Verts, un négociateur beaucoup plus faible qui n'a remporté que 8,4 % lors des élections.
En théorie, le groupe conservateur d'Angela Merkel pourrait aussi s'allier avec les Verts pour constituer une majorité gouvernementale, même si les deux partis divergent sur plusieurs questions.
"Nous prenons les négociations au sérieux", a déclaré dans une récente interview Katrin Göring-Eckardt, la candidate des Verts aux élections de septembre.