Les talibans qui se sont battus contre le gouvernement afghan et les troupes de la coalition dirigées par l'OTAN en Afghanistan ont critiqué avec véhémence l'accord de sécurité proposé entre Kaboul et Washington, s'engageant à poursuivre le djihad (guerre sainte) jusqu'à l'expulsion des forces étrangères du territoire afghan.
"Les envahisseurs et leurs alliés doivent comprendre que la signature d'un accord stratégique pourrait être accompagnée de graves conséquences", a averti le chef des talibans en cavale, le mollah Mohammad Omar, dans un message publié à la veille de l'Aïd El-Kébir sur le site Internet de la rébellion.
L'Aïd El-Kébir, la fête annuelle la plus importante de l'islam, sera fêté cette année le mardi 15 octobre.
Le mollah Omar, qui a échappé à la plus ambitieuse chasse à l'homme de l'armée américaine dans la région depuis 12 ans, a également affirmé dans le message que "le peuple d'Afghanistan n'acceptera aucun accord stratégique même s'il est validé par la fausse Loya Jirga (grande assemblée, ndlr)".
A l'issue de 26 heures de discussions intenses à Kaboul, le président afghan Hamid Karzaï et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont annoncé samedi soir lors d'une conférence de presse conjointe que les divergences sur la signature d'un accord de sécurité baptisé Accord de sécurité bilatéral avaient été réduites.
Le président afghan avait révélé il y a plusieurs semaines qu'il convoquerait probablement la Loya Jirga, la grande assemblée réunissant chefs tribaux, notables et fonctionnaires du gouvernement, en un mois, afin de parvenir à une décision finale sur la signature de l'accord de sécurité.
L'accord de sécurité controversé, s'il est signé, permettrait aux Etats-Unis de maintenir une présence militaire limitée en Afghanistan lorsque les forces de la coalition dirigées par l'OTAN quitteront le pays.
"Aucune base militaire étrangère n'est acceptable pour les Afghans", a ajouté le mollah Omar dans son message, soulignant que la présence continue de bases militaires conduirait à l'intensification du djihad armé contre les étrangers en Afghanistan. Selon diverses sources, la signature de l'accord de sécurité permettrait aux Etats-Unis d'avoir neuf bases militaires en Afghanistan.