Le sommet de l'Union européenne (UE), dont les travaux de deux jours sont en cours à Bruxelles, a appelé dans la nuit de jeudi à vendredi l'Ukraine à tenir les élections présidentielles "libres et équitables" pour sortir de la crise.
Malgré des menaces de sanctions de Bruxelles sur Moscou sur fond de la réintégration de la Crimée à la Russie, Kiev est encouragé par les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 à "assurer la nature représentative et inclusive des structures gouvernementales, refléter les diversités régionales, garantir la protection entière des droits des ethnies minoritaires, procéder aux réformes constitutionnelles, enquêter sur toutes les violations des droits humains et toutes les violences, et lutter contre l'extrémisme".
L'UE a réaffirmé à cette occasion sa non reconnaissance du référendum qui avait eu lieu en Crimée dimanche dernier et sa condamnation de la réintégration de cette péninsule à la Russie, faisant ainsi une volte-face par rapport à ses positions d'auparavant sur "la volonté du peuple" lors de la Révolution de couleur en ex-Union soviétique, de la crise du Kosovo et du Printemps arabe.
Les dirigeants de l'UE ont décidé d'annuler le prochain sommet entre Bruxelles et Moscou ainsi que d'autres sommets bilatéraux, de soutenir la suspension des négociations sur l'adhésion de la Russie à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et à l'Agence internationale de l'énergie (AIE), demandant à la Commission européenne de proposer des restrictions économiques, financières et commerciales vis-à-vis de la Crimée.
Le sommet de l'UE a insisté sur son objectif de conclure, avant juin 2014, l'Accord d'association avec l'Ukraine dont l'avortement était à l'origine de l'opposition des pro-Bruxelles aux pro-Moscou.
Pour l'Ukraine, ont indiqué les dirigeants des 28 dans un communiqué, la restauration de la stabilité macro-économique est une priorité immédiate. Kiev "a besoin de mettre en place aussitôt un programme ambitieux sur des réformes structurelles, telles que la lutte contre la corruption et le renforcement de la transparence dans toutes les opérations fiscales".
Le sommet de l'UE a plaidé pour une assistance macro-financière à l'Ukraine, soulignant que la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) serait cruciale pour son démarrage.