La Russie a déclaré qu'il était crucial de mettre en oeuvre dans les plus brefs délais la feuille de route proposée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin de résoudre la crise ukrainienne.
"L'application de la 'feuille de route' permettrait de lancer un dialogue national de grande envergure dans un objectif de réconciliation et d'entreprendre une réforme globale de la constitution visant à empêcher le pays de sombrer dans le chaos", a indiqué mardi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'OSCE appelle chaque partie à s'abstenir de commettre des actes de violence et demande instamment une amnistie pour ceux impliqués dans les troubles. Elle propose d'organiser rapidement des tables rondes de haut niveau à travers le pays, afin de rassembler les législateurs et les représentants du gouvernement central et des régions.
Kiev doit immédiatement mettre un terme à ses "raids de représailles" dans l'est du pays, retirer ses troupes des villes assiégées, libérer tous les prisonniers politiques et cesser "d'intimider les civils", a déclaré le ministère russe.
La Russie espère que les responsables des forces d'autodéfense d'Ukraine orientale "agiront de manière appropriée si Kiev prend ces mesures", ajoute le communiqué.
La Russie a souligné qu'elle tenait particulièrement à ce qu'une enquête sur les actes de violence commis dans l'est et dans le sud de l'Ukraine soit réalisée, comme le propose la feuille de route de l'OSCE, notamment en ce qui concerne les affrontements qui ont opposé les partisans du gouvernement aux manifestants antigouvernementaux le 2 mai à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, au cours desquels au moins 43 personnes ont perdu la vie.
"Nous demandons à l'OSCE d'obtenir l'accord des autorités de Kiev pour coopérer pleinement sur ces points", souligne le communiqué.
Par ailleurs, le vice-ministre russe des Affaires Etrangères, Grigory Karasin, a indiqué mardi à l'envoyé de l'Union européenne (UE) en Russie, Vygaudas Usackas, que la réticence de l'Ukraine à dialoguer avec ses régions de l'est et du sud entraverait gravement les efforts déployés pour atténuer les tensions et nuirait à la compréhension mutuelle entre les citoyens.
"Moscou souhaite [...] que l'UE et les Etats-Unis fassent pression sur les dirigeants ukrainiens actuels pour que les questions relatives à la structure de l'Etat et au respect des droits des régions soient évoquées prochainement -- en tout cas, avant les élections prévues pour le 25 mai", indique un communiqué publié sur le site internet du ministère des Affaires étrangères citant M. Karasin.
Les nouvelles sanctions imposées par l'UE entraveront les efforts de désamorçage de la crise ukrainienne, ajoute le communiqué.
Le Conseil des affaires étrangères de l'UE a décidé lundi à Bruxelles d'élargir ses sanctions à 13 autres personnes et deux autres entités russes et criméennes dans le cadre de la crise en cours. Elles comprennent l'interdiction de visa et le gel des avoirs.
Le Conseil des affaires étrangères a approuvé l'élargissement des sanctions de l'UE "au vu des derniers événements et en l'absence de toute avancée vers une désescalade" selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 Etats membres de l'UE. Cette décision constitue une mise en garde contre "les efforts continus visant à déstabiliser l'est et le sud de l'Ukraine".
Les personnes et les entités ciblées par les sanctions seront dévoilées ultérieurement.
Les habitants de Donetsk et Lougansk, deux régions de l'est de l'Ukraine, ont voté dimanche dernier lors d'un référendum sur l'avenir de leurs régions respectives. Les organisateurs ont indiqué qu'une majorité écrasante de la population s'était prononcée en faveur de l'indépendance de leurs régions respectives.