Les élections du Parlement européen (PE) ont donné lieu à des résultats contrastés parmi les Etats membres, alors que des partis pro-européens et eurosceptiques ont remporté dans différents pays, reflétant des sentiments mitigés chez les Européens.
Hostile envers l'Union européenne (UE) et l'immigration, le Front national de France d'extrême-droite a remporté une victoire écrasante avec 26% des votes, une hausse fulgurante par rapport aux 6,34% obtenus aux élections du PE de 2009.
Ce résultat sans précédent permettra à entre 23 et 25 partisans de l'extrême-droite de prendre place au PE parmi les 74 représentants de la France. Ces nouveaux venus devraient proposer des mesures sévères pour préserver la souveraineté des pays membres de l'UE et s'efforcer de contenir l'immigration.
Au Royaume-Uni, le Parti pour l'Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui souhaite que le Royaume-Uni se retire de l'UE, a obtenu plus de 29% des votes après un dépouillement dans trois quarts des régions, battant les Conservateurs du Premier ministre David Cameron par 5%.
Ainsi, 22 sièges au PE sont réservés à l'UKIP, après la confirmation des résultats dans neuf des douze régions. D'autres sièges sont à distribuer. Les Conservateurs se sont mérités 16 sièges et le Parti travailliste, l'opposition principale, en a récolté 14, avec 23,5% des voix.
Le chef de l'UKIP Nigel Farage a déclaré dimanche que "jusqu'à maintenant, l'intégration européenne a toujours paru inévitable et je crois que l'inévitable prendra fin ce soir grâce à ce résultat".
M. Cameron s'est engagé à organiser un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE s'il remporte la prochaine élection législative en 2015.
En Hongrie, le parti conservateur au pouvoir Fidesz, un parti de plus en plus eurosceptique, a obtenu une victoire convaincante aux élections de dimanche, récoltant 51,49% des votes, soit 12 des 21 sièges de la Hongrie au PE.
Le Parti Jobbik d'extrême-droite est arrivé au second rang, avec moins de 15% des votes, ce qui lui vaut trois sièges. Le membre fondateur du Jobbik, Gabor Vona, a estimé que le taux de participation le plus faible jamais enregistré de 28,92% démontre la désillusion des électeurs face à l'UE.
Cependant, des partis pro-européens ont eu du succès dans plusieurs autres pays.
En Italie, le Parti démocrate de centre-gauche détient une avance confortable, selon des prévisions initiales publiées tôt lundi.
Le parti du Premier ministre pro-européen Matteo Renzi a cumulé 41,2% des voix dans cette course aux 73 sièges de l'Italie au PE.
Les conservateurs allemands dirigés par la chancelière Angela Merkel sont sortis grands vainqueurs de cette élection avec 36,1% des votes.
Alors que les eurosceptiques allemands du parti Alternative pour l'Allemagne, qui souhaitent que les pouvoirs soient rendus aux parlements nationaux, ont obtenu 6,5% des votes, s'assurant leurs premiers sièges dans des élections du PE.
Un total de 96 sièges ont été affectés à l'Allemagne, le plus important Etat membre de l'UE.
Aux Pays-Bas, les chrétiens-démocrates sont devenus le plus important parti du pays au sein du PE avec cinq sièges, remportant une victoire surprenante contre le Parti pour la liberté, eurosceptique, qui a pris quatre sièges, a rapporté le diffuseur néerlandais NOS dimanche soir.
Le taux de participation a été de 37% aux Pays-Bas, sensiblement identique à celui de 2009.
En République tchèque, les partis politiques qui ont joué la carte pro-européenne sont sortis vainqueurs.
ANO, un parti qui s'est fait connaître l'année dernière, s'est imposé avec 16,13% des votes, suivi du TOP 09 et du Parti social-démocrate.
Les trois partis ont chacun obtenu quatre sièges au PE sur les 21 sièges affectés à la République tchèque, un succès pour les partis pro-européens d'un pays reconnu pour ses figures eurosceptiques, telles que l'ancien président Vaclav Klaus.
Le taux de participation de 18,2% a été plus faible que jamais pour cette victoire serrée de l'ANO, ce qui reflète une perte d'enthousiasme pour les partis principaux, un certain désintérêt et une méfiance au sein du peuple tchèque face à la politique européenne.
Les élections du PE se sont tenues dans 28 pays membres au cours du week-end. Les 751 sièges de la législature sont répartis en fonction de la taille de chaque Etat membre.