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France : l'avenir de l'UMP mis en question après la démission de son président

( Source: Xinhua )

29.05.2014 08h46

Suite à la démission mardi du président de l'UMP, Jean-François Copé, la presse française s'interroge mercredi sur l'avenir du principal parti d'opposition de France et sur l'identité de son futur candidat à l'élection présidentielle de 2017.

Au lendemain des élections européennes qui ont vu l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition) se faire distancer par le Front National (FN, extrême-droite), les révélations sur un possible financement frauduleux de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2012 ont porté lundi un nouveau coup dur au parti de l'ancien président.

L'avocat de l'agence de communication Bygmalion, Me Maisonneuve, a indiqué lundi que la société s'est vue "imposer" des factures litigieuses "à la demande" de la direction de l'UMP lors de la campagne présidentielle de 2012, expliquant que les fausses factures seraient un montage pour dissimuler les dépassements de frais de Nicolas Sarkozy lors de la campagne.

Le même jour, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, a déclaré qu'il y avait eu un "dérapage" dans les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012, assurant néanmoins que "ni Nicolas Sarkozy, ni Jean-François Copé, alors secrétaire général de l'UMP, n'avaient été mis au courant du montage mis en place".

Il n'en fallait pas plus pour que le président de l'UMP, Jean-François Copé, présente dès le lendemain sa démission au terme d'une réunion extraordinaire du bureau politique du parti mardi matin, au cours de laquelle le déchirement de l'UMP a éclaté au grand jour.

La démission de M. Copé sera effective à compter du 15 juin et la direction par intérim sera assurée par les anciens Premiers ministres Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin jusqu'à la tenue du prochain congrès de l'UMP en octobre, où sera désigné le président du parti avant la primaire de 2016.

Les révélations de lundi "sont faites dans une période délicate politiquement, au lendemain d'un revers électoral sévère pour l'UMP, arrivé cinq points derrière le Front national aux élections européennes, et d'un 'séisme' pour le Parti socialiste, qui peine à atteindre 14 % des voix", note le journal Le Monde.

"En moins de 48 heures, l'UMP a offert à ses militants et aux Français une toute nouvelle saison du psychodrame interne qui n'en finit plus de rebondir depuis l'élection catastrophique de son président en novembre 2012", estime pour sa part le journal d'information en ligne Huffington Post.

"L'éviction de Jean-François Copé suffira-elle à panser les plaies qui gangrènent le parti? On peut en douter", s'interroge le journal, pour qui "aucun leader incontestable n'est parvenu à émerger à la tête du parti conservateur depuis la défaite de Nicolas Sarkozy de 2012".

Toujours selon le Huffington Post, rien n'indique que la direction tricéphale par intérim "saura trouver une synthèse entre les sarkozystes, les partisans d'un recentrage, les apôtres de la droite décomplexée copéiste ou les souverainistes" du parti. Autant de "divisions qui pourraient singulièrement compliquer le choix du futur président du parti en octobre prochain avant la primaire de 2016", écrit le journal.

Pour le quotidien, les soupçons qui pèsent désormais sur la sincérité des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy ont fragilisé l'hypothèse d'un retour imminent de l'ancien président, l'affaire Bygmalion entachant "malgré tout l'image d'homme providentiel que tente de se bâtir Nicolas Sarkozy".

"La droite donne une image exécrable, au moment où le FN vient de lui ravir le titre de premier parti d'opposition aux élections européennes", écrit Le Monde, pour qui Jean-François Copé "est un homme à terre".

"L'autre grand perdant de cette affaire, c'est Nicolas Sarkozy. L'ancien président se retrouve mêlé à cette histoire (affaire Bygmalion) depuis l'intervention choc de Me Patrick Maisonneuve, l'avocat de Bygmalion, lundi 26 mai. Ce dernier a assuré que l'affaire serait avant tout celle 'des comptes de campagne du candidat Sarkozy'", poursuit le journal, qui rappelle que "l'ex-président (est déjà) traqué par les juges dans plusieurs autres affaires" et "voit de nouveau son nom apparaître dans un dossier sulfureux".

"Les rivaux de M. Sarkozy à l'UMP dans l'optique de la présidentielle de 2017 pourraient tirer profit des ennuis de l'ex-président. Alain Juppé le premier, qui fait figure de principal recours au cas où le favori des sympathisants de droite se verrait empêcher", estime Le Monde.

D'après le sondeur de l'institut IFOP, Jérôme Fourquet, cité par Le Monde, "Alain Juppé est le seul en mesure de contester le leadership de Nicolas Sarkozy aux yeux des sympathisants UMP".

"La droite parviendra-t-elle à inverser la tendance? Pendant des mois, prédit François Fillon, ' l'UMP va vivre au rythme des auditions des policiers et des magistrats, des révélations de la presse, des perquisitions, des mises en examen et des accusations'. Pas idéal pour reconstruire un parti politique", conclut le Huffington Post.

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