Dans un communiqué publié en ligne, le groupe extrémiste État islamique (EI) a revendiqué les attaques à la bombe perpétrées dans la capitale yéménite, Sanaa, et dans la province de Saada, qui ont coûté la vie à au moins 137 personnes pendant les prières du vendredi.
"Cinq soldats de l'EI revêtus de gilets explosifs ont lancé des opérations suicides au Yémen. Quatre d'entre eux sont allés dans les mosquées chiites Badr et Al-Hashahush de Sanaa, la capitale, tenue par les houthis. Le cinquième s'est rendu dans le bastion houthi de Saada", précise le communiqué publié au Yémen par le service de presse de l'EI.
L'EI a également promis de lancer d'autres attaques contre le groupe houthi.
D'après la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les houthis, 137 personnes auraient été tuées et 350 autres auraient été blessées à Sanaa et à Saada. Cependant, le ministère de l'Intérieur a déclaré qu'au moins 120 personnes avaient trouvé la mort lors des quatre attaques à la bombe.
À Sanaa, les soldats de l'EI ont fait détoner des explosifs dans deux mosquées contrôlées par le groupe chiite houthi, ce qui a provoqué la mort d'au moins 119 personnes, a déclaré un agent de sécurité sous couvert de l'anonymat, ajoutant que la plus grande partie des victimes étaient des partisans du groupe houthi.
La première attaque a frappé les fidèles à l'intérieur de la mosquée Badr au sud-est de Sanaa, et la seconde explosion s'est produite à un poste de contrôle, devant la mosquée Al-Hashahush, dans le nord de la ville, a-t-il précisé.
La télévision Al-Massira a rapporté que Murtada al-Mahadwari, un grand chef religieux chiite qui est également le responsable de la mosquée Badr et de son centre religieux, fait partie des victimes.
Les services de santé ont déclaré que le nombre de morts est susceptible d'augmenter car de nombreuses personnes sont dans un état critique.
Cette attaque à Sanaa est la deuxième dans la capitale yéménite depuis le début de l'année. Le 7 janvier, l'explosion d'une voiture piégée devant l'école de police, revendiquée par Al-Qaïda, avait en effet tué au moins 50 cadets.
Dans la province de Saada, au moins 18 personnes, pour la plupart des partisans houthis, ont été tuées lorsqu'un homme s'est fait exploser à la mosquée de Saada, la capitale de la province de Saada, a-t-il ajouté.
Des dizaines de personnes ont été blessées lors des attaques perpétrées dans les deux villes, selon l'agent de sécurité.
C'est la première fois que l'EI lance des attaques au Yémen, un pays au bord de la guerre civile après des années de conflit.
Le groupe chiite houthi a pris le contrôle de Sanaa en septembre 2014 et s'est trouvé confronté à la forte résistance, dans les régions centrale et du sud, de puissantes tribus sunnites et du réseau d'Al-Qaïda, dominé par les sunnites.
(Rédacteurs :高茵, Français)