En Irak, les combats font rage à Tikrit entre l'Etat Islamique et l'armée irakienne appuyée par des milices. Tikrit est un nom qui ne dit pas grand-chose à beaucoup de monde, mais c'est aussi près de là que se trouve le mausolée où reposait le corps de Saddam Hussein, ou plutôt se trouvait, car le bâtiment n'a pas résisté à la violence des combats qui font rage en ce moment. Située à Aouja, ville de naissance de l'ancien dirigeant irakien, la tombe a été entièrement détruite, comme le montrent les images filmées sur place où l'on voit l'intérieur du bâtiment transformé en amas de gravats.
A cet endroit se trouvaient aussi les corps d'autres membres du régime baasiste, tombés en même temps que Saddam Hussein, comme ses fils Oudaï et Qussaï mais aussi Ali Hassan al-Majid, tristement connu sous le surnom d'« Ali le Chimique », condamné à mort et pendu pour le massacre de 5 000 Kurdes en 1988. Lieu de pèlerinage pour les admirateurs de l'ancien dirigeant, condamné à mort et pendu en 2006, il n'abritait apparemment plus depuis quelque temps la dépouille de Saddam Hussein qui, selon ses partisans est aujourd'hui en lieu sûr, ayant été, devant montée des tensions, transférée il y a huit mois dans un lieu tenu secret.
D'après le capitaine Yasser Numa, un responsable des milices chiites, anciennement connu sous le nom des Forces de mobilisation populaires, « C'est l'une des zones où les militants se sont le plus massés parce que la tombe de Saddam était là », ajoutant que « les militants ont préparé une embuscade contre nous en semant des bombes autour de la tombe ». Le groupe Etat Islamique avait affirmé en août que le tombeau de Saddam avait été complètement détruit, mais selon les responsables locaux, il a juste été saccagé et brûlé, mais n'a subi que des dommages mineurs.
Le groupe État islamique extrémiste contrôlait Tikrit depuis juin, quand il a mené son offensive éclair qui a vu la deuxième plus grande ville d'Irak, Mossoul, tomber entre ses mains. L'État Islamique a été aidé dans sa conquête du nord de l'Irak par les loyalistes à Saddam, dont des anciens militaires, qui ont fait appel à des sunnites qui se sentaient victimes du gouvernement dominé par les chiites de Bagdad. Lundi 16 mars, le régime a toutefois suspendu les combats à Tikrit, réclamant un soutien aérien, dans ce qui constitue une demande à peine voilée aux forces de la coalition qui mènent des actions contre l'Etat Islamique en Syrie mais refusent d'entrer en action en Irak aux côtés de milices chiites liées au régime iranien.