Le gouvernement sud-africain finalisera son processus d'acquisition nucléaire d'ici à la fin de cette année dans une nouvelle tentative pour répondre à la demande énergétique croissante du pays, a déclaré mardi un haut responsable.
A cette fin, le gouvernement sud-africain a invité les pays vendeurs potentiels de technologies nucléaire à venir démontrer leur projet de participation au programme de construction nucléaire du pays, a déclaré le directeur général du nucléaire au sein du département de l'Énergie (DOE), Zimamele Mbambo.
L'Afrique du Sud a signé des accords intergouvernementaux avec les pays vendeurs potentiels, dont la Russie, les États-Unis, la France, la Chine et la Corée du Sud.
Toutefois, ces accords ne signifient pas que des contrats concrets aient été signés, a précisé M. Mbambo.
Cela signifie uniquement que des accords bilatéraux ont été conclus sur la base de l'intérêt montré par les fournisseurs potentiels, a déclaré M. Mbambo au Cap à la Commission parlementaire sur l'énergie.
"Nous avons achevé la phase pré-acquisition en obtenant des démonstrations de tous les pays fournisseurs potentiels qui ont exprimé un intérêt pour participer à notre programme d'acquisition nucléaire afin de veiller à ce que ce processus soit transparent, ouvert et juste et permette à tous les gouvernements de soumettre leurs propositions", a déclaré M. Mbambo.
La ministre sud-africaine de l'Énergie, Tina Joemat-Pettersson, a annoncé dans son discours de présentation du budget le mois dernier que l'Afrique du Sud était prête à entamer le processus réel d'acquisition au second trimestre 2015.
Dans son discours à la nation en février, le président sud- africain Jacob Zuma a déclaré que son pays se tournerait vers les énergies renouvelables, au nombre desquelles il comptait l'énergie nucléaire, pour répondre à l'aggravation de la pénurie d'énergie dans le pays.
L'Afrique du Sud subit des coupures de courant alternées depuis novembre de l'an dernier. Les délestages sont devenus de plus en plus fréquents ces derniers jours car les unités de production électrique ont cessé de fonctionner les unes après les autres.
Le gouvernement sud-africain s'est engagé à augmenter de 9.600 MW la production d'énergie du pays grâce à un programme de construction de centrales nucléaires dans le cadre du plan énergétique intégré du gouvernement de 2010 à 2030.
La première des six nouvelles mini-centrales nucléaires doit être mise en service d'ici à 2023.
Les opposants au programme nucléaire soupçonnent une importante corruption dans la procédure d'acquisition. Ils s'opposent également au relèvement des tarifs de l'électricité pour financer ce programme, qui devrait coûter au moins 1.000 milliards de rands (environ 83,3 milliards de dollars).
"Les réponses obscures et évasives fournies par le département sur les modèles de financement envisagés pour ce qui doit être le plus grand programme d'acquisition de l'histoire de l'Afrique du Sud sont particulièrement préoccupantes", a déclaré mardi le parti d'opposition Alliance démocratique (DA).
Le DA demande un débat d'ampleur nationale au Parlement sur les conséquences graves du programme de construction nucléaire pour tous les Sud-Africains.