Si pratiques, mais tellement dangereux pour la nature, les sacs en plastique à usage unique pourraient bientôt devenir un souvenir dans les supermarchés européens. Les députés du Parlement européen ont récemment approuvé la version finale d'un texte limitant drastiquement l'utilisation de sacs en plastique dans les Etats membres de l'UE. Ces sacs, qui ne sont souvent utilisés qu'une seule fois, sont un fléau pour l'environnement, car ils prennent plusieurs siècles à se dégrader et sont particulièrement néfastes pour les écosystèmes marins.
Selon les estimations, près de 8 milliards de ces sacs finissent par polluer l'environnement européen chaque année, et rien qu’en France, selon Gilles Parneaux, député socialiste européen, « environ 122 millions de sacs en plastique polluent 5 000 kilomètres de côtes ». Les États membres vont devoir réduire progressivement leur utilisation de sacs en plastique, avec un seuil initial de 90 sacs par personne et par an en 2019, suivi par 40 sacs en 2025. Certains pays comme la Hongrie, le Portugal et la Pologne, gros utilisateurs de sacs en plastique, devront procéder à des changements radicaux dans le but de se conformer à ces limites.
À l'autre extrémité de l'échelle, certains Etats membres de l'UE, comme la Finlande et le Luxembourg se trouvent déjà du bon côté droit des limites futures. Avec une consommation moyenne de 79 sacs en plastique par personne et par an, la France est déjà bien en dessous du premier seuil. Mais elle a décidé d’aller plus loin et d’agir de façon énergique et radicale : la récente loi sur la transition énergétique prévoit ainsi leur interdiction totale à compter du 1er janvier 2016.
A partir du 1er janvier prochain, les sacs non écologiques vont donc disparaitre des supermarchés, mais aussi des marchés. Sur certains marchés, de nombreux clients en limitent déjà l'utilisation, et les sacs de papier brun, autrefois si courants et qui avaient disparu depuis quelques décennies, ont refait surface. Certains commerçants font cependant grise mine, notamment les poissonniers et les bouchers, pour qui il est difficile en effet de se passer de ces emballages, dont l’étanchéité est très pratique pour emballer et isoler leur marchandise.
Chez certains commerçants, des sacs dégradables sont déjà visibles. L'idée part certainement d'un bon sentiment, mais le problème est que les sacs dégradables n'en restent pas moins polluants. Seuls les sacs biodégradables -plus chers- ne le sont pas, ce qui fait que certains commerçants s’en plaignent, car ils craignent devoir en répercuter le coût sur leurs produits.