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Retourner chez soi, un rêve encore hors de portée pour de nombreux Irakiens déplacés

Xinhua | 06.01.2018 11h14

Debout dans une longue file d'attente les pieds dans la boue, Um Wasim attend avec angoisse son tour pour recevoir du carburant et des couvertures.

Les températures dans le camp de Khazir sont tombées après de fortes pluies et Mme Wasim a dû faire certains arrangements pour passer une nuit hivernale.

"J'ai neuf enfants. La guerre est finie. J'aimerais quitter ce camp et rentrer dans mon village avec ma famille", a déclaré Mme Wasim.

Forcée de quitter le village de Badush à cause de la sécurité instable en mars 2017, Mme Wasim a trouvé refuge dans le camp de Khazir, à environ 50 km à l'est de Mossoul. Elle rêve depuis toujours de rentrer chez elle, surtout depuis la libération de Mossoul en juillet 2017.

"La situation sécuritaire actuelle dans mon village est très bonne. Il n'y a plus d'attaque. Je veux rentrer le plus tôt possible", a expliqué Mme Wasim. "Mais ma maison a été complètement détruite par les extrémistes et je n'ai pas d'argent pour reconstruire ma maison ou pour louer une autre maison, donc je n'ai pas le choix, je dois rester dans ce camp".

"Tout le monde rêve de rentrer chez lui ici, mais de toute évidence cela prendra beaucoup de temps avant que notre rêve ne devienne réalité", a déploré Mme Wasim.

Les règles difficiles de l'Etat islamique (EI) et le conflit entre les forces irakiennes et l'EI ont causé de très lourds dégâts à Mossoul et dans la région voisine. D'après les Nations Unies, plus d'un million de civils ont dû quitter leurs maisons en Irak. Même si la victoire a été déclarée par le gouvernement irakien, ces déplacés irakiens ne savent pas quand ils pourront retourner chez eux.

Twana Anwer, directeur du camp de Khazir, a déclaré qu'une des principales raisons qui empêchent les PDI (Personnes Déplacées Internes) de rentrer chez elles sont les progrès lents au niveau de la reconstruction.

La vieille ville de l'ouest de Mossoul est la zone qui a été la plus durement touchée pendant la guerre. D'après les statistiques officielles irakiennes, plus de 60% des bâtiments de la vieille ville ont été complètement détruits et 30% de plus ont été beaucoup endommagés.

Ahmed Jassim, officiel responsable des opérations de reconstruction de Mossoul ouest, a déclaré que sur les 100 000 habitants de la vieille ville, seules environ 1000 familles sont revenues depuis la libération en juillet 2017, soit moins de 10% de la population totale.

"Nous avons commencé à nettoyer les rues principales de la vieille ville après sa libération, mais les rues sont inondées de véhicules endommagés et de débris, ce qui ralentit les progrès. Le nettoyage de la vieille ville est surtout compliqué à cause de l'étroitesse des rues. Il nous faut des véhicules spéciaux qui peuvent travailler dans des espaces étroits, et il faut que les habitants travaillent avec nous", a développé M. Jassim.

La sécurité est un autre aspect à prendre en considération.

Ali Hussein a quitté Sinjar en 2014 et est arrivé au camp de Khazir en février 2017 au début des combats à l'ouest de Mossoul.

"Je veux rentrer chez moi, mais même si l'EI a été vaincu dans mon village, j'ai peur de rentrer à cause des Yazidis", a-t-il témoigné.

Sinjar est une ville située dans l'ouest de la province de Nineveh. La plupart des habitants sont des Yazidis. Cette ville a été contrôlée par l'EI en août 2014 et beaucoup de Yazidis ont été massacrés et enlevés par les terroristes.

L'EI étant principalement composé de jihadistes arabes sunnites, les Yazidis se sont vengés sur les civils arabes à Sinjar après la défaite de l'EI.

M. Hussein a révélé que "certains de mes amis ont été persécutés par les Yazidis, et ont même été tués. Comment puis-je rentrer" ?

"L'EI a tout détruit, ma maison, mes rêves. Mon plus grand souhait pour cette nouvelle année est que je puisse retourner chez moi", a ajouté M. Hussein.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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