Dernière mise à jour à 09h00 le 17/05
Elisabeth Borne, la ci-devant ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, a été nommée lundi Première ministre en remplacement de Jean Castex qui a présenté en fin de journée, sa démission et celle de son gouvernement au président Emmanuel Macron.
Agée de 61 ans, Mme Borne a occupé d'importants postes dans l'administration française, notamment celui de préfète de la région Poitou-Charentes et de directrice de la RATP. Décrite comme une "technocrate socialiste", la nouvelle Première ministre était également conseillère au ministère de l'Education nationale en 1990, et directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie en 2014.
(Xinhua/Gao Jing)
Elle rejoint l'équipe d'Emmanuel Macron en 2017, et a successivement été nommée, pendant ces cinq dernières années, ministre des Transports (2017), de la Transition écologique (2019) et du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion (2020). Selon des médias, le choix d'Elisabeth Borne au poste de Premier ministre s'expliquerait par sa "compétence" et sa "loyauté" au président de la République Emmanuel Macron.
Cette nomination a également une dimension historique car elle fait de Elisabeth Borne la deuxième femme à être nommée au poste de Première ministre en France, après Edith Cresson en 1991/92. "C'est une grande technicienne. On peut se réjouir que l'on nomme à nouveau une femme à Matignon", se félicite à son tour, Jack Lang, ancien ministre de la Culture.
Elisabeth Borne a rendu un hommage à Mme Cresson, première femme nommée Première ministre en France, lors de la passation de service avec Jean Castex et, a dédié sa nomination à toutes les petites filles en les appelant à "aller au bout de leurs rêves". La nouvelle Première ministre a aussi insisté sur la nécessité du dialogue pour bâtir les politiques publiques de l'égalité des chances, et la nécessité d'agir "plus vite et plus fort", notamment face aux défis climatiques et écologiques.
La nomination de Mme Borne à Matignon pour lancer le nouveau quinquennat a divisé la classe politique. Sur son compte Twitter, le président Emmanuel Macron rassure : "Ensemble, avec le nouveau gouvernement, nous continuerons d'agir sans relâche pour les Français et les Françaises", a-t-il-écrit sans convaincre ses opposants de gauche et d'extrême droite.
Car pour le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, la nomination de Elisabeth Borne "incarne la continuité de la politique" d'Emmanuel Macron. Mme Borne est "parmi les figures les plus dures de la maltraitante sociale", a-t-il déclaré, en référence à la baisse des allocations chômages.
Même réaction au Rassemblement national où Marine Le Pen a indiqué qu'avec Elisabeth Borne, Macron "poursuit sa politique de saccage social". Alors que Valerie Pécresse, candidate des Républicains (droite), a salué l'incontestable "parcours d'engagement nécessaire pour devenir la deuxième femme Premier ministre".
La formation du nouveau gouvernement français qui va lancer le second quinquennat d'Emmanuel Macron est attendue dans les prochains heures ou jours, selon la presse française.