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La décision de la Cour suprême des Etats-Unis de limiter les moyens de l'Agence pour la protection de l'environnement inquiète des experts

Xinhua | 04.07.2022 08h21

La décision prise jeudi par la Cour suprême des Etats-Unis, qui a pour conséquence de limiter les moyens dont dispose l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) pour combattre les gaz à effet de serre, porte un nouveau coup au programme climatique déjà fortement ralenti de l'administration du président Joe Biden, ont déclaré des experts.

La décision, qui a été prise par six juges contre trois, limite fortement la capacité de l'EPA à fixer des normes en matière d'émissions de gaz à effet de serre pour les centrales électriques du pays. Le président américain Joe Biden a qualifié cette décision de "dévastatrice", affirmant qu'elle constituait un recul pour le pays.

Il sera désormais difficile pour le gouvernement américain de tenir ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et plus généralement de parvenir à son objectif de zéro émissions dans le secteur de l'électricité d'ici 2035, a déclaré samedi à Xinhua Jentai Yang, ancien directeur principal de programmes en charge de la coopération Etats-Unis-Chine au sein de l'EPA.

Malgré l'objectif de M. Biden de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre du pays d'ici 2030 et de faire passer les émissions de carbone des centrales électriques à zéro d'ici 2035, les Etats-Unis "n'ont fait que des progrès modestes dans la lutte contre le changement climatique par le biais de les politiques fédérales ces dernières années", a rapporté vendredi le New York Times, notant que l'ancien président américain Donald Trump avait largement nié le problème, et que l'échec de M. Biden à faire adopter son programme climatique était lié "à une opposition républicaine uniforme et à des luttes intestines entre démocrates".

"Cette décision entrave non seulement la capacité du gouvernement américain à lutter contre le changement climatique, mais rend également plus difficile l'application de nombreux autres types de réglementations", a affirmé M. Yang.

Cependant, même si cette décision aidera à court terme certaines centrales à gaz et à charbon à rester ouvertes, personne ne construira de nouvelles centrales à charbon, pas même dans les Etats miniers les plus traditionnels, a déclaré à Xinhua Joe Bowersox, professeur de sciences de l'environnement à l'université de Willamette.

Au lieu de cela, "ils construiront et agrandiront des centrales éoliennes et solaires. Dans la plupart des cas et dans la plupart des endroits, l'éolien et le solaire sont simplement moins chers (...) que le charbon ou le gaz, même lorsque ceux-ci sont fortement subventionnés", a-t-il noté.

Le gouvernement fédéral et les Etats disposent en outre de nombreux autres moyens pour réglementer les émissions de carbone et stimuler la transition vers un avenir énergétique plus propre, a-t-il ajouté.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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