Dernière mise à jour à 09h29 le 09/12
Quinze pétroliers ne disposant pas des assurances appropriées se sont vu interdire de traverser les détroits turcs dans le cadre des sanctions européennes contre le pétrole russe, a annoncé jeudi l'autorité maritime turque.
L'assurance Protection et Indemnité (P&I) de ces navires est invalide suite aux sanctions de l'Union européenne (UE), si bien qu'aucune indemnisation n'est possible en cas d'accident, a déclaré la Direction générale des affaires maritimes de Turquie dans un communiqué.
"Les pétroliers qui ne peuvent pas présenter d'assurance P&I valide ne sont pas autorisés à traverser les détroits turcs. C'est une règle qui est en vigueur depuis 2002", selon le communiqué, ajoutant que la partie turque continuerait à bloquer le passage des pétroliers ne disposant pas des assurance appropriées.
L'autorité maritime a noté que la Turquie n'était pas obligée d'appliquer les sanctions décidées par d'autres pays et organisations internationales, à l'exception de celles prises par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
"Cependant, nous ne voulons pas prendre le risque que la compagnie d'assurance se dédouane de ses responsabilités en cas d'accident catastrophique, ce qui pourrait survenir si une cargaison ou un navire sanctionné traversait les détroits turcs", a-t-elle précisé.
Le 1er décembre, la Turquie a commencé à demander aux compagnies d'assurance de confirmer que les pétroliers devant traverser les détroits turcs étaient bien entièrement assurés, selon le communiqué.
Les sanctions de l'UE contre le pétrole russe, qui sont entrées en vigueur lundi, interdisent aux pétroliers transportant du brut russe d'obtenir une assurance maritime européenne à moins que le pétrole ne soit vendu à un prix maximal de 60 dollars le baril.
Avant même que la décision de l'UE sur le plafonnement des prix ne soit prise, la Turquie a annoncé sa propre nouvelle réglementation en matière d'assurances, et plusieurs pétroliers ont déjà été empêchés d'entrer dans les eaux turques.
La Turquie a pour le moment décliné les appels des Etats-Unis et de leurs alliés occidentaux à se joindre aux sanctions prises contre la Russie en lien avec la crise ukrainienne.
