Dernière mise à jour à 08h50 le 23/02
Trois pays européens examinant les détails entourant les explosions en septembre dernier des gazoducs Nord Stream ont déclaré mardi qu'ils ne pouvaient dire avec certitude quand leur enquête serait achevée, alors que fusent les allégations selon lesquelles les Etats-Unis pourraient être responsables de ces explosions sous-marines.
Un expert européen éminent a déclaré mardi à Xinhua qu'une éventuelle preuve de l'implication des Etats-Unis impacterait la manière dont sont perçues les deux parties de la crise en Ukraine à l'échelle internationale.
Davide Tabarelli, professeur de génie industriel à l'Université de Bologne et président de Nomisma Energia, un cabinet de conseil en recherche énergétique, a déclaré que les rumeurs d'un possible sabotage des Etats-Unis circulaient déjà avant même les développements récents.
"Nous avons entendu des rumeurs d'une possible implication des Etats-Unis depuis plusieurs semaines, bien avant les nouvelles accusations", a déclaré M. Tabarelli à Xinhua.
Les gazoducs Nord Stream, qui transportaient du gaz naturel de Russie vers les marchés européens via l'Allemagne, ont été gravement endommagés en septembre dernier après des explosions en mer Baltique.
L'un de ces gazoduc, le Nord Stream 1, étaient en fonctionnement au moment de l'explosion, tandis que le Nord Stream 2, bien qu'il ne soit pas en service, était rempli de gaz.
Des déclarations récentes du journaliste américain et lauréat du prix Pulitzer, Seymour Hersh, et d'autres personnes, affirment que cette attaque a été menée par des plongeurs de la marine américaine.
M. Hersh, qui a promis de partager prochainement davantage d'informations tirées de son enquête, affirme que les explosifs avaient été placés au cours d'exercices maritimes impliquant les pays alliés au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), environ trois mois avant les explosions, mais qu'ils n'avaient été déclenchés qu'en septembre.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, John Kirby, a rejeté lundi les propos sur l'implication des Etats-Unis dans les explosions.
La Russie a demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies d'appeler à une enquête internationale sur cette question. Mardi, le Conseil de sécurité a débattu de la demande russe.
Une enquête du Conseil de sécurité de l'ONU est une priorité mondiale, a estimé mardi Jeffrey Sachs, un économiste de renommée mondiale.
"La destruction des gazoducs Nord Stream le 26 septembre 2022 constitue un acte de terrorisme international et représente une menace pour la paix", a déclaré M. Sachs, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
La Chine soutient une accélération de l'enquête sur les explosions du Nord Stream afin de découvrir rapidement la vérité, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Observant que les gazoducs Nord Stream étaient une infrastructure transfrontalière majeure et une artère du transport énergétique, M. Wang a fait valoir que les explosions avaient un impact négatif sur le marché mondial de l'énergie et sur l'environnement écologique.
Dans une lettre conjointe au Conseil de sécurité, le Danemark, la Suède et l'Allemagne, les trois pays les plus proches géographiquement de la zone de la mer Baltique dans laquelle avaient eu lieu les explosions, ont déclaré que leur enquête se poursuivrait.
Observant que les "conséquences concernant les émissions de gaz à effet de serre sont substantielles et préoccupantes", cette lettre réaffirme que des actes délibérés, tels que celui commis contre les gazoducs Nord Stream, "sont inacceptables, mettent en danger la sécurité internationale et suscitent notre profonde inquiétude".
L'expert croate de la sécurité, Mirko Vukobratovic, a déclaré mardi à Xinhua que l'implication de la marine des Etats-Unis dans les explosions n'était pas "impossible", car les Etats-Unis sont ceux qui ont tiré le plus grand bénéfice de cet incident.
