Dernière mise à jour à 08h41 le 15/03
Après que les dirigeants américain, australien et britannique ont lancé lundi dans une base navale en Californie, aux Etats-Unis, un spectaculaire programme de développement de sous-marins à propulsion nucléaire, certains médias français ont rappelé mardi un "affront" pour la France à la suite de la rupture surprise du contrat de livraison de 12 sous-marins français par l'Australie en 2021.
Dans un article intitulé "Alliance AUKUS : la France a mis du temps à digérer l'affront", le quotidien français Le Monde a rappelé que l'annonce du partenariat AUKUS entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie le 15 septembre 2021 avait suscité une brouille inédite entre la France et ses trois alliés anglo-saxons, alors accusés de 'duplicité', voire de 'trahison'".
"Au fond, les responsables français continuent de regretter le choix australien, considérant que feu le contrat signé par Naval Group aurait, entre autres, permis, en raison d'un large effort de sous-traitance locale, de développer la 'souveraineté' de leur partenaire australien, désormais tributaire du savoir-faire nucléaire américain. A Paris, on s'inquiète discrètement du risque de prolifération", indique cet article.
"Ce nouveau partenariat militaire, très étroit et très ambitieux, ne fait pourtant pas que des heureux", a rappelé mardi la radio d'information Franceinfo.
Depuis, la réconciliation entre la France et ces trois pays a été amorcée à force d'intenses manœuvres diplomatiques, notamment une visite d'Etat du président français Emmanuel Macron aux Etats-Unis début décembre 2022.
En réponse à une question sur la réaction de la France aux annonces faites sur le programme de sous-marins de l'alliance AUKUS, la porte-parole du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a rappelé mardi que l'Australie avait pris une décision souveraine, en 2021, de mettre un terme à la coopération initiée avec la France pour la production en Australie de sous-marins conventionnels.
"Nous avions vivement regretté cette décision, à la fois parce qu'elle avait été annoncée de façon particulièrement brutale, mais aussi pour regretter qu'un partenariat structurant, un partenariat qui était créateur d'emplois en Australie, et qui permettait à l'Australie de se doter d'une capacité souveraine autonome avec le soutien d'un industriel français de premier plan, avait été abandonné", a-t-elle poursuivi.
"Maintenant que Naval Group a été compensé, et que nous avons, pour notre part, reposé les bases de notre relation avec Washington et Londres, il reste pour nous à rétablir un partenariat solide avec l'actuel gouvernement australien, avec qui nous avons eu des contacts étroits et réguliers", a ajouté cette porte-parole.
"Nous restons évidemment déterminés à porter une stratégie ambitieuse dans la zone indopacifique en coopération avec nos partenaires impliqués", a affirmé la porte-parole.