Dernière mise à jour à 09h05 le 21/03
Cela fait deux ans qu'ont eu lieu les fusillades dans la région d'Atlanta, qui ont choqué les Etats-Unis et mis en lumière ce que de nombreux Américains d'origine asiatique savaient déjà : ils n'étaient pas immunisés face au racisme et ils étaient les cibles d'une vague de haine violente dans le contexte de la pandémie de COVID-19, a rapporté dimanche le journal San Francisco Chronicle.
Les préjugés insidieux du meurtrier d'Atlanta sont "à la base du racisme à l'encontre des Américains d'origine asiatique, dont les racines sont bien plus profondes que les théories sur le coronavirus alimentées par le sectarisme et attisé par Donald Trump pendant sa présidence", selon le journal.
Des gens participent à un rassemblement contre la haine anti-asiatique à San Jose en Californie, aux Etats-Unis, le 25 avril 2021. (Dong Xudong/Xinhua)
Six Américaines d'origine asiatique faisaient partie des huit victimes tuées dans les fusillades perpétrées dans trois salons de massage d'Atlanta et de ses environs. Robert Aaron Long, qui purge une peine de prison à perpétuité pour quatre de ces meurtres, avait des convictions racistes et misogynes sur les femmes asiatiques, analyse l'article du journal.
"Les Etats-Unis sont une nation d'immigrants, mais également un pays de xénophobie. Chaque nouveau groupe, venu d'Asie, d'Europe et d'Amérique latine, a enduré cela et a été le bouc émissaire des problèmes économiques ou sociaux de l'époque dans le pays", peut-on lire dans le journal.
"Est-ce que notre pays s'est montré à la hauteur pour combattre la haine contre les Asiatiques depuis le massacre d'Atlanta ?" Les données indiquent que ce n'est pas le cas, estime le San Francisco Chronicle.
Le groupe de défense Stop AAPI Hate a commencé à dénombrer ce type d'incidents en mars 2020 et, en date de mars 2022, il a reçu 11.500 signalements de harcèlement et d'agressions physiques.
"La haine contre les Asiatiques n'a pas reculé et cela n'a pas l'air d'inquiéter la plupart des dirigeants politiques et des électeurs du pays", a souligné le journal.
"Tant que nous permettrons à des responsables élus d'user de leur influence démesurée pour déballer une rhétorique racialisée, et de faire de nos communautés ou de toute autre communauté des boucs émissaires sans impunité, cela continuera", a déclaré Cynthia Choi, co-fondatrice de Stop AAPI Hate, citée par l'article.